samedi 13 janvier 2007

Communiqué d'Askatasuna du 9 Janvier 2007

Sébastien Bedouret, militant du comité parisien de solidarité avec le peuple basque a été arrêté samedi dernier 6 janvier à Donostia.

Sebas Bedouret a été torturé par la Guardia Civil pendant les trois jours qu'il a passés sous le régime de la mise au secret. Il a ensuite comparu devant le juge, mais il était toujours sous le régime de la mise au secret. Il n'a pu s'entretenir avec un avocat de confiance qu'aujourd'hui.

Les coups, les menaces, les insultes et les cris n'ont cessé à aucun moment pendant ces trois jours.

Voici un résumé de son récit des évènements:

-      Il a été obligé de signer une déposition contre son gré au moyen de la torture.
-      Lorsqu'il a comparu devant le juge, il a nié toutes les accusations faites contre lui et a dénoncé avoir été torturé. Il a réitéré n'avoir aucun lien avec ETA et a expliqué qu'il n'avait jamais vu auparavant le CD et le Zutabe (revue interne d'ETA) dont la Guardia Civil lui attribue la possession. Le tribunal de guerre qu'est l'Audience Nationale a pourtant ordonné son incarcération.
-      Sebas était venu à Donostia pour assister au meeting politique organisé ce jour-là par le Mouvement pour l'Amnistie (prévu au vélodrome d'Anoeta, cet acte, lors duquel le MMA devait présenter sa contribution au processus de résolution du conflit, a été interdit par l'Audience Nationale espagnole et sauvagement réprimé par la police autonome basque et la Guardia Civil). Il est allé déjeuner avec les membres de la délégation internationale dont il faisait partie.
-      Après le repas, ils sont montés dans l'autobus qui devait les amener à Anoeta. Ils ont alors été contrôlés par des agents de la Guardia Civil qui ont demandé les papiers à toutes les personnes présentes et qui les ont fait descendre du bus.
-      Après les avoir fait remonter dans le bus et leur avoir rendu les cartes d'identité, ils ont montré un sac à dos en demandant à qui il appartenait. Sebas a répondu qu'il s'agissait du sien. Ils l'ont alors fait descendre de l'autobus en disant que des CD et un exemplaire de Zutabe avaient été retrouvés posés sur le sac. Ils lui ont demandé s'il savait ce que c'était, ce à quoi il a répondu qu'il avait entendu parler de Zutabe dans la presse. Ils lui ont demandé qui lui avait donné, il a répondu qu'il ne savait pas à qui il appartenait.
-      Le Chef des gardes civils s'est éloigné cinq minutes, puis est revenu en disant qu'ils estimaient que le Zutabe appartenait à Sebas, qui a été arrêté et emmené au commissariat d'Intxaurrondo.
-      À neuf reprises, ils ont essayé de lui faire apprendre par cœur une fausse déposition au moyen de la torture. Ils l'ont obligé à rester face au mur, et l'ont frappé sans cesse en hurlant et l'insultant. En autres menaces, ils lui ont dit qu'ils savaient que sa femme était enceinte et qu'ils allaient l'arrêter. Il a eu très froid.
-      Les policiers l'ont obligé à déclarer que les CD et le Zutabe lui appartenaient, qu'il était responsable de les distribuer dans deux bars parisiens et qu'il l'avait déjà fait auparavant.
-      Ils l'ont ensuite emmené à Madrid. Il a fait le voyage avec quatre gardes civils qui l'ont obligé à rester attaché et avec la tête entre les genoux. Les pressions ont continué durant tout le voyage, les gardes civils lui disant que sa déclaration n'était pas suffisante. Au commissariat à Madrid, ils l'ont obligé à se déshabiller bien qu'il leur ait dit qu'il avait très froid. Les cris et les menaces ont continué.
-      Ils l'ont obligé à faire une seconde déclaration, selon laquelle il utilisait des clés de sécurité pour laisser ces CD dans les bars en question.
-      Durant ces trois jours, il n'a pu ni manger, ni dormir.
-      Ils l'ont emmené devant le juge lundi (08-01-07). Il a alors nié toutes les accusations portées contre lui. Il a déclaré avoir été obligé de les faire sous la torture. Le juge a pourtant ordonné son incarcération à Soto del Real.

Euskal Herria, le 9 janvier 2007

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