samedi 13 janvier 2007

Article du Journal Gara du 10 Janvier 2007

Sebas Bédouret, le journaliste de la radio Txalaparta de Paris, a fait savoir hier à son avocat que pendant les trois jours qu'il a passé avec la Guardia Civil il a subi menaces, mauvais traitements et tortures.

Samedi, la Guardia Civil l'a arrêté lors d'un contrôle quand il se rendait au Vélodrome d'Anoeta avec d'autres représentant internationaux dans l'intention de participer à l'acte organisé par le mouvement pro-amnistie. D'après ce qu'il a dit à son avocat, la Guardia Civil a fait descendre tout le monde de l'autobus, et à la fin du contrôle, alors que tout le monde remontait dans le bus en récupérant ses papiers d'identités et allait s'asseoir, c'est là qu'ils lui ont demandé si le sac à dos qui était sur son siège était à lui.

Après avoir reconnu qu'il était à lui, ils l'ont fait à nouveau descendre du bus, et ils lui ont dit que dans ce sac il y avait quelques CD et un exemplaire de la revue d'ETA "Zutabe". Bien qu'il ait dit et répété que cela n'était pas à lui et qu'il ne comprenait rien, il a été emmené à la caserne d'Intxaurrondo.

A neuf reprises

Il a dit à son avocat que là, ils l'ont mis face à un mur et que "à neuf reprises, jusqu'à ce qu'il apprenne par coeur une fausse déclaration, ils l'ont sans arrêt insulté, menacé et roué de coups". Entre autres, ils lui disaient qu'ils allaient arrêter sa copine qui est dans son huitième mois de grossesse. Ils l'ont aussi exposé à un froid glacial.

Après avoir reconnu, contre sa volonté, que les CD et le "Zutabe" étaient bien à lui et qu'il avait la charge de les distribuer dans deux bistrots de Paris, ils l'ont amené à Madrid. Il a fait le voyage jusqu'à Madrid avec quatre gardes civils, la tête entre les genoux et les mains attachées. Bédouret a expliqué que, comme la déclaration précédente n'était pas suffisante, il a été obligé de déclarer qu'il était en possession d'un code de sécurité. Malgré le froid glacial qu'il faisait dans la caserne de Madrid, il a été mis presque nu, et les cris et les menaces ont continué jusqu'à ce que les gardes aient entendu ce qu'ils voulaient. Pendant les trois jours, il n'a pas pu dormir, et il a refusé de manger.

Quand il a été présenté au juge lundi, il est revenu sur ses déclarations en expliquant qu'il les avait formulées sous la torture, mais le juge Ismael Moreno l'a fait incarcérer à la prison de Soto del Real sous l'accusation de "collaboration avec ETA".

Bédouret a dénoncé le fait que son arrestation est un "montage policier" et qu'ils l'ont obligé "à faire une fausse déclaration sous la torture".


"On torture aussi les solidaires"
Askatasuna a déclaré que ce qui est arrivé à Sebas Bédouret prouve que le gouvernement espagnol utilise la torture contre les citoyens basques mais aussi contre les citoyens solidaires du peuple basque, d'où qu'ils viennent. L'organisation anti-répressive dénonce non seulement que ce qui est arrivé à Sebas Bédouret est un "montage", mais met aussi l'accent sur le fait que "les tortures, la répression et les situations extrêmes de ce type" doivent disparaître. "Les gouvernements espagnol et français doivent une fois pour toutes cesser de conditionner la vie politique d'Euskal Herria et doivent cesser d'utiliser ce rouleau compresseur contre ses citoyens", a déclaré Askatasuna.

Gara (2007-01-10)

Sébastien Bédouret
C. P. MADRID V
Ctra. Comarcal 611, km. 37,6
28791 - Soto del Real
(Madrid)

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