mardi 30 janvier 2007

Declaration d Askapena

Non à la criminalisation de la solidarité!

Hier, les gendarmes sont entrés dans les locaux de Radio Pays/Txalaparta Irratia qu'ils ont fouillés de fond en comble de 12 h à 15 h.

Askapena condamne avec force cet acte répressif contre la liberté d'expression, précisément dans la République jacobine qui se vante d'être "un exemple" en matière de libertés. Les deux Etats prétendent couper les liens existants entre les peuples en faisant usage de la prison et de la censure.

Nous situons cette attaque contre la solidarité dans une série préoccupante d'actes répressifs. En effet, nous avons dans notre mémoire proche l'arrestation à Donostia du journaliste solidaire Sébastien Bédouret et les tortures et le montage des gardes civils. Deux semaines plus tard, dimanche dernier précisément, les "amis d'Euskal Herria" se rassemblaient à Paris en faveur de la poursuite du processus de paix en Euskal Herri : 16 personnes contrôlées, arrêtées, menottées, et emmenées au commissariat dans un car. Et de nouveau aujourd'hui, ils entrent dans les locaux de Radio Pays/Txalaparta Irratia.

Radio Pays est un porte-voix et un lieu de rencontre pour beaucoup de nations sous domination de l'Etat français, pas seulement pour la basque avec Txalaparta Irratia, mais aussi pour l'Alsace-Lorraine, la Bretagne, les Pays Catalans, la Corse, la Flandre et l'Occitanie.

Avec ces attaques, ils veulent effrayer et limiter la Solidarité internationaliste, mais tout ce qu'ils réussiront à faire c'est accroître la solidarité et la complicité entre les peuples opprimés, aujourd'hui plus que jamais nous nous sentons frères et soeurs des nations opprimées de tous côtés, aujourd'hui nous, peuples opprimés, clamons plus fort que jamais :

Une multitude de peuples, une seule lutte!
Vive les peuples du monde en lutte!

Askapena
23 janvier 2007

Radio-Pays craint que le travail de Sebas Bédouret ne soit sali. Article de GARA

Mardi dernier, la police française est entrée dans les locaux parisiens de Radio Pays/Txalaparta Irratia, à la suite de l'arrestation et de l'incarcération pour "collaboration avec ETA" du président et animateur de cette station, Sébastien Bédouret. Les membres de cette radio ont sorti hier un communiqué qui mentionne la perquisition de la police et dénonce ce procédé.

Ce communiqué dénonce le fait que les policiers ont emporté une clé, une lettre, une enveloppe, une cassette et une chronique écrite en 2004 par Sébastien Bédouret lui-même. Dans celle-ci, le journaliste informait d'une action menée sur les plages d'Euskal Herria par des centaines de personnes en plein été. Il avait lu ce texte dans une tribune intitulée "Coups de gueule".

Ils ont également dénoncé la crainte des collègues de Bédouret qui estiment "dangereux" pour le président de la radio qu'une phrase soit sortie de son contexte. "Nous connaissons les petits arrangements lexicaux dans les procédures antiterroristes", dénoncent-ils.

Même si un procureur a affirmé qu'il existe plusieurs types de lutte, cela ne rassure pas les membres de Radio Pays qui ajoutent qu'ils craignent que Bédouret ne soit poursuivi pour "délit d'opinion".

Les membres de la radio dénoncent le procédé de l'Etat français, qui, "au lieu de s'inquiéter du sort de l'un de ses ressortissants, décide d'ouvrir sa propre enquête, toute acquise à la culpabilité de Sebas non encore jugé".

Gara 26 janvier 2007

jeudi 25 janvier 2007

COMMUNIQUE DE RADIO PAYS du 23 janvier 2007 :

Une perquisition a été réalisée dans nos locaux mardi 23 janvier à 09h du matin. Le Vice-Procureur de la République de la section antiterroriste du Tribunal de Grande Instance de Paris était mandaté pour procéder à cette perquisition dans le cadre de l'enquête ouverte par Paris à l'encontre de notre Président et animateur Sébastien Bédouret pour collaboration avec ETA, association de malfaiteurs et préparation d'actions terroristes à Paris.
Ont été mis sous scellé une clef, une lettre, une enveloppe, une cassette audio et... une chronique rédigée par Sebas en août 2004 ! Elle trainait un peu isolée sur le bureau de l'ordinateur comptable dans lequel Sebas rangeait ses papiers administratifs. Dans cette chronique, il parlait d'actions d'information menées par certains militants sur les plages du Pays Basque en plein été. Cette brêve était lue par Sebas lui-même au cours de ses émissions Txalaparta où il se laissait aller à exposer ses rêves et ses colères. Cette tribune libre s'appelait « Coups de gueules ».
Une seule phrase de cette tribune détournée de son contexte peut s'avérer dangereuse pour Sebas. Nous connaissons les petits arrangements lexical dans les procédures antiterroristes. Même s'il existe plusieurs types de lutte, comme l' a précisé un auxiliaire du Vice Procureur pensant soulager notre inquiétude quant à la mise sous scellé de ce document, nous nous inquiétons des suites données à cette affaire. Sebas victime du délit d'opinion ? Cela nous semble clair vu d'ici.
Enfin, au lieu de s'inquiéter du sort de l'un de ses ressortissants, la France décide d'ouvrir sa propre enquête, toute acquise à la culpabilité de Sebas non encore jugé, collaborant de fait explicitement avec les autorités espagnoles.

Au nom de la l... pour les droits de la personne et du droit à l'information.

La rédaction de Radio Pays.

Radio-Pays
BP 136
93103 Montreuil Cedex
www.radiopays.org
Mèl : info@radiopays.org

mercredi 24 janvier 2007

La police française perquisitionne Radio Pays, article de Gara

La police française a fait irruption hier dans les locaux de Radio Pays / Txalaparta Irratia et les a perquisitionnés "de fond en comble" pendant trois heures, comme en a informé Askapena dans un communiqué de presse. L'organisme internationaliste, qui a noté que les agents n'avaient rien emporté, a expliqué que l'entrée dans le local s'est produite vers 12 h 00 et que la perquisition s'est prolongée jusqu'à 15 h 00.

Cette opération est en relation avec l'arrestation puis l'incarcération de Sebas Bédouret, journaliste de Radio Pays / Txalaparta Irratia, arrêté par la Guardia civil le 6 janvier à Hernani quand il se rendait, avec le reste des membres d'une délégation internationale, au vélodrome d'Anoeta pour assister à l'acte que prétendait célébrer le mouvement pro-amnistie. Le juge de l'Audience nationale Ismael Moreno, devant lequel Bédouret a dénoncé avoir été torturé lors de la période d'incommunication, l'a accusé de "collaboration avec ETA".

Par rapport à l'action d'hier, Askapena dénonce "cet acte répressif contre la liberté d'expression, précisément dans la République jacobine qui se vante d'être 'un exemple' en matière de libertés". Pour eux, les Etats français et espagnol prétendent "couper les liens existants entre les peuples en faisant usage de la prison et de la censure".

"Tout ce qu'ils ont réussiront à faire"

Par rapport à ce qui s'est passé dans les locaux de la radio, "cela fait partie d'une série préoccupante d'actes répressifs"; l'organisation cite l'incarcération de Bédouret et "les tortures et le montage de la Guardia civil", l'arrestation [à Paris], dimanche dernier, d'une quinzaine de personnes qui participaient à un rassemblement dans le cadre de l'initiative solidaire "Euskal Herriko lagunak".

Après avoir rappelé que Radio Pays est "un porte-voix pour beaucoup des nations soumises par l'Etat français", Askapena affirme que, "avec ces agressions, ils veulent effrayer et limiter la solidarité internationaliste, mais tout ce qu'ils réussiront à faire c'est accroître la solidarité et la complicité entre les peuples opprimés".

Source : Gara (2007-01-24)

mardi 23 janvier 2007

Declaration de soutien occitan

Libertat tà Sébastien Bédouret! Libérez Sébastien!

Anaram Anaram Au Patac movement revolucionari de l'esquèrra occitana
16 janvier 2007

Anaram Au Patac dénonce l'arrestation du journaliste, citoyen français, Sébastien Bédouret, le 6 janvier dernier a Donostia/San Sebastián, au Pays Basque sud.

Sébastien Bédouret est l'animateur de l'émission de Txalaparta Irratia sur Radio Pays à Paris. Tous les mardis, il présente l'actualité d'Euskal Herri et permet aux familles de passer des messages aux prisonniers politiques.

Samedi 13 janvier était prévu à Anoeta à Donosti un meeting en faveur de l'amnistie des prisonniers politiques basques. Ce meeting a été interdit par le pouvoir espagnol et s'est transformé en manifestation.

Membre de la délégation internationale de soutien à la manifestation d'Anoeta, il est reproché à Sébastien Bédouret la détention d'un exemplaire de ZUTABE, revue de ETA. La Guardia Civil s'est une fois de plus rendue responsable de trois jours de mauvais traitements et de torture ayant amené à une fausse déclaration.

Nous souhaitons également rappeler la situation d'Inaki de Juana, en grève de la faim depuis le 7 novembre 2006. Il a été recondamné à 12 ans de prisons pour des articles parus dans la presse, quelques jours avant sa libération. Iñaki de Juana est nourri de force et risque tous les jours la mort.

Anaram au Patac demande la libération immédiate de Sébastien Bedouret et d'Inaki de Juana.

Une émission de Radio sur CKUT Montréal.

http://jule.free.fr/En_profondeur-Pays_Basque-Sebastien_Bedouret.mp3

lundi 22 janvier 2007

Manifestation pour Sebas interdite : Déclaration du comité de soutien au peuple basque

Le dimanche 21 janvier 2007, à quatorze heures il y avait un rassemblement à la Place du Châtelet à Paris, dans le cadre des actions menées dans toute l'Europe, par les amis et amies d'Euskal Herria, pour appuyer le processus démocratique de résolution du conflit et dénoncer la détention et incarcération de Sébastie Bédouret et la situation d'Iñaki de Juana Chaos.
Avaient été mises en place les panneaux avec le photos des prisonniers et prisonnières politiques basques et deux banderolles avec les inscriptions qui suivent : « 700 prisonnier(e)s politiques basques, pourquoi votre silence ? Iñaki askatu ! » et « PAYS BASQUE, DEMOCRATIE OU GUERRE ? », en plus de drapeaux basques (Ikurriñas) et affiches en tissus pour le rappatriement des prisonnier(e)s basques au Pays basque (Ikurras « euskal presoak, euskal herrira »).
Nous étions seize personnes, des gens des deux comités de solidarité basque de Paris, du comité de soutien à Sébastien, des auditeurs de radio txalaparta, une personne de Partenia (l'Eglise alternative de Monseigneur Jacques Gaillot), des militants solidaires de différentes provenance (sans papiers, anti-nucléaires, etc.).
Au bout d'une heure, vers quinze heures, une soisantaine de gendarmes mobiles qui venaint de Villeneuve d'Ascq, équipés à la « robocop » sont arrivés au pas de course entourant les personnes présentes. Nous avons commencé à crier : « Liberté pour Iñaki, Liberté pour Sébastien, Liberté pour le Pays basque ! », et à lire le texte qui était en train d'être distribué et recevant des signatures en faveur du »dialogue et la négociation ».
Sans avoir eu le temps de finir la lecture du texte, la police a embarqué toutes les personnes présentes, toutes ont été fouillées, avec fouille des effets personnels à plusieurs reprises. Les hommes ont eu les mains attachées dans le dos. Ils ont fait monter les seize personnes dans un car policier, et les a amenées aux sous-sols du commissariat du 11ème arrondissement, où elles ont été retenus environ pendant environ trois heures, pendant que se réalisait les contrôles d'identités de toutes les personnes. Avant d'être libérées, la police présentait à chacune des personnes une attestation de détention et remise en liberté, que la majorité des personnes n'a pas signé.
En voyant la criminalisation de la solidarité, toutes les personnes se réaffirmé dans leur engagement pour le soutien d'Euskal Herria

Un article de Gara (en castillan)

"FURIBONDE REACTION DES PARTIS QUI CONDAMNENT LA VIOLENCE AUX TORTURES AU JOURNALISTE FRANCAIS SEBAS BEDOURET"




«Amigos de Euskal Herria» retenidos tres horas en París
Una quincena de personas fueron retenidas ayer, durante tres horas, en la comisaría del distrito 11 de París, por participar en un concentración promovida por «Euskal Herriko Lagunak», iniciativa surgida en apoyo al proceso de resolución del conflicto. Hubo varios actos también en Irlanda y Amsterdam.
BILBO
Más de medio centenar de gendarmes, pertrechados con material antidisturbios, rodearon a primera hora de la tarde de ayer a un grupo de personas que se habían concentrado en la plaza de la Châtelet de la capital francesa, en el contexto de la iniciativa desarrollada durante el fin de semana por «Euskal Herriko Lagunak».
Los concentrados enarbolaron ikurriñas y pancartas de apoyo al periodista Sebastian Bedouret, encarcelado en Madrid, así como al preso Iñaki De juana, y desplegaron dos pancartas; una de ellas con el texto «Euskal Herria, ¿democracia o guerra?». Después de ser cacheados fueron obligados a entrar en un autobús los varones esposados a la espalda y encerrados en la citada comisaría, donde se negaron a firmar el atestado policial.
La iniciativa en favor del diálogo y la negociación se ha desarrollado también en la localidad irlandesa de Cork, donde hubo una concentración y se recogieron más de 500 firmas; Dublin, frente al General Post Office, donde se reunieron decenas de personas; Belfast, con una rueda de prensa de presentación; y Amsterdam, con una concentración y la edición de una página web. Italia y Catalunya también han acogido varias iniciativas.

samedi 20 janvier 2007

Ecrivez à Sebas



Centro Penitenciario Madrid IV
Carretera N 5, KM 28
28600 Navalcarnero

Déclaration de Sebas sur sa détention et la torture

Sébastien Bédouret
(date d'arrestation : 06/012007)

L'arrestation s'est produite le six janvier deux mille sept. Juste après m'avoir arrêté, ils m'ont mis dans une voiture, dans un 4x4. Je ne le savais pas, mais ils m'emmenaient à la caserne d'Intxaurrondo. La voiture s'est arrêtée, et nous sommes entrés dedans. Il y avait deux gardes civils et moi, l'un était le conducteur, et l'autre était assis avec moi sur le
siège arrière. Nous avons attendu que les autres voitures arrivent.
Pendant cette attente, un agent de la Guardia civil qui était hors de la
voiture m'a regardé par la fenêtre avec un visage menaçant. Celui qui
était assis à côté de moi lui a fait un signe pour qu'il me laisse
tranquille.

Ils m'ont sorti de la voiture et m'ont emmené dans une pièce. Quand ils
m'ont sorti de la voiture, ils m'ont obligé à fermer les yeux, et pendant
le trajet de la voiture à cette pièce, l'un de ceux qui m'emmenaient m'a
couvert les yeux avec sa main, pendant qu'ils m'obligeaient à me plier en
deux et à baisser la tête vers le sol. Ils m'ont mis dans une cellule. Il
m'ont dit que je devais garder les yeux fermés jusqu'à ce qu'ils me disent
que je pourrai les ouvrir. Ils sont sorti de ma cellule et ont dit que je
pouvais les ouvrir. Par l'ouverture, ou le regard, que la porte de la
cellule avait, j'ai pu voir qu'il y avait trois agents encagoulés qui me
regardaient. L'un d'entre eux était une femme qui portait des lunettes. La
femme et un autre sont partis et pendant un moment le troisième agent est
resté là à me regarder. C'était le même qui, quand j'étais dans la
voiture, m'avait regardé de façon menaçante. Dans la cellule, j'étais
tremblant, j'avais froid. Ils sont venus à d'innombrables occasions, et me
regardaient par le regard de la porte.

Lors d'une de ces occasions, ils m'ont demandé si je savais qui m'avait
arrêté. Je ne savais pas où j'étais alors je leur ai dit "la police", et
ils m'ont répondu "tu es à Intxaurrondo. Tu connais l'histoire d'ici? Tu
as eu l'occasion de lire beaucoup de témoignages, mais quand tu sortiras
d'ici, tu auras l'occasion d'écrire ton propre témoignage".

Une autre fois qu'ils sont venus à la cellule, ils m'ont dit de me mettre
debout, dos à la porte, avec la tête baissée et les yeux fermés. Je crois
que trois agents sont entrés dans la cellule. Ils m'ont obligé à me mettre
dans un des coins de la cellule. Ils m'ont posé deux couvertures sur la
tête et ont commencé à me poser des questions sur ma vie personnelle. Les
questions étaient incessantes et ils me les posaient très rapidement, et
quand mes réponses n'étaient pas aussi rapides qu'ils le voulaient, ils me
frappaient derrière la tête. Je ne sais pas combien de temps a duré ce
premier interrogatoire. Peut-être quinze ou vingt minutes. Ils sont
partis, mais ils sont revenus et ont recommencé les questions et les coups
sur la tête quand je ne répondais pas aussi vite qu'ils le voulaient. Cela
s'est répété pas mal de fois, ils partaient, et après un moment ils
revenaient, ils partaient de nouveau, ils revenaient... questions et
réponses...

Un de ces trois agents remplissait le rôle du "bon policier", parfois il
entrait dans la cellule et s'asseyait à côté de moi sur le lit et me
questionnait à propos de la famille et de choses personnelles. Il me
disait de rester tranquille, que le lendemain je pourrai prendre le train
que j'avais prévu de prendre. J'avais le billet pour le lendemain à deux
heures et quart de l'après-midi vers Paris, il me disait qu'il y avait
encore le temps... Mais de nouveau les autres sont entrés et la même chose
a recommencé. Ils me demandaient si j'avais froid, et si je leur répondais
que oui, ils me mettaient les couvertures sur la tête, et quand je
commençais à transpirer, ils me les enlevaient. En plus, les questions et
les coups continuaient. L'un d'entre eux m'a dit "bonne nuit, M.
Txalaparta", en référence à Txalaparta Irratia, émission de radio à
laquelle je participe.

Lors de l'une de ces occasions au cours desquelles ils me sortaient de la
cellule, ils m'ont emmené à l'hôpital. Là, deux femmes m'ont examiné et
m'ont demandé quel traitement je subissais, mais je ne leur ai rien dit à
propos des mauvais traitements. Elles me donnèrent de l'eau, mais je n'en
ai pas bu beaucoup parce que je n'avais pas confiance...

De nouveau, ils m'ont ramené à Intxaurrondo. Ils m'ont obligé à apprendre
une déclaration, qu'ils m'ont fait répéter au moins sept fois avec tous
les détails qu'ils m'avaient spécifiés, et je l'ai fait. Pour faire cette
déclaration, un avocat commis d'office et un traducteur sont venus. Ils
m'ont dit que je ne pouvais pas parler avec eux. Au cours de cette
déclaration, je n'ai pas pu voir l'avocat commis d'office parce qu'il
était derrière moi. Je n'ai pas dénoncé les mauvais traitements par peur
des représailles.

Après avoir fait cette déclaration, ils m'ont ramené à la cellule. Les
agents qui m'avaient obligé à l'apprendre sont venus et m'ont demandé si
je l'avais fait comme ils l'avaient dit. Je leur ai dit que oui. Alors ils
m'ont sorti de là et m'ont mis dans une voiture avec quatre gardes civils.
J'étais à l'arrière, entre deux d'entre eux. Bien qu'ils m'aient mis un
masque, je pouvais voir par en-dessous qu'il faisait nuit. Quand ils m'ont
sorti de la voiture, il faisait jour.

Je ne le savais pas mais ils me transportaient à Madrid. Pendant tout le
voyage ils m'ont laissé le masque sur les yeux, la tête entre les jambes,
et eux deux s'appuyaient sur mon dos. Je transpirais beaucoup. Tout au
long du trajet ils n'ont pas arrêté de me poser des questions. Ils n'ont
pas cessé de parler. Ils se sont tus seulement quand nous nous sommes
arrêtés pour prendre de l'essence. J'avais l'impression que l'un me posait
les questions et que l'autre prenait les notes de ce que je répondais, et
ensuite il les passait à celui qui m'interrogeait en lui indiquant ce qu'il devait me demander. L'un m'a dit "il y a des choses qui ne sont pas claires dans la déclaration que tu as faite, et j'ai le pressentiment que la bonne manière n'a pas fonctionné, et que donc nous allons devoir utiliser la mauvaise manière. Tu sais à quoi nous nous référons?". Ils se sont mis à parler entre eux à voix basse, et tout à coup la voiture est sortie de la route, c'était comme si nous étions sur un chemin dans la forêt, et je sentais les nid-de-poules de la route. J'ai eu l'impression que ce trajet était très long. Ils m'ont sorti de la voiture. J'avais l'impression qu'on était dans un endroit abandonné, il faisait très froid,
il y avait une odeur terrible. Ils m'ont laissé dans une pièce qui ne
ressemblait pas à une cellule même si elle avait cette fonction. Ils
disaient que nous étions dans la zone spéciale. Je me sentais totalement
isolé du monde, seul. Eux sortaient et entraient de cette pièce. Chaque
fois qu'ils allaient entrer, ils m'obligeaient à me mettre debout, dos à
la porte, avec la tête baissée et les yeux fermés. Ils m'ont emmené dans
une autre pièce. Pendant le trajet, ils m'ont obligé à garder la tête
entre les jambes, avec le corps complètement plié en deux. Cette pièce
dans laquelle ils m'ont ramené était complètement dallée de carreaux
blancs, ça ressemblait à un laboratoire, j'étais fatigué, je n'avais pas
dormi du tout.

Ils m'ont poussé dans un coin de la pièce, ils m'ont mis des couvertures
sur la tête et ont commencé à me demander si je comprenais ce qui était en
train de se passer. Ils ont recommencé avec les questions et les coups.
Ils m'ont obligé à faire des flexions, en haut, en bas, et pendant ce
temps, ils continuaient avec les questions, il y avait tout en même temps,
les questions, les coups... J'ai dû faire énormément de flexions, et j'ai
fini par m'évanouir. Je suis tombé par terre, mais ils m'ont relevé et
m'ont obligé à continuer à faire des flexions, mais je ne pouvais plus...
Chaque fois que je tombais ils me relevaient... L'un d'eux a posé sa main
sur mes parties génitales et m'a demandé comment se disait "homosexuel" en
français. Je lui ai répondu, et j'ai entendu plein de rires derrière.
J'avais l'impression qu'il y avait beaucoup de gardes civils, et il y en
avait un qui avait un rire très spécial, c'était comme de longs éclats de
rires... Après ils m'ont appelé "homosexuel" à plusieurs reprises, en
français.

L'un d'eux m'a mis la main sur la tête et m'a demandé si je reconnaissais
sa voix. Moi, même si je le reconnaissais comme étant l'un de ceux qui
m'avaient interrogé et frappé à Intxaurrondo, je lui ai dit à ce moment-là
que non. Il m'a donné un coup derrière la tête et m'a dit "Tu me reconnais
maintenant?". Pendant ce temps, j'étais constamment obligé de faire des
flexions et je recevais sans cesse des coups. Et ils ont recommencé aussi
avec les menaces. Ils ont commencé à parler de ma femme. Ils m'ont demandé
si je savais quel jour c'était aujourd'hui, et je me suis rendu compte que
j'étais complètement désorienté.

Ils me ramenèrent à la cellule. Après un moment, ils me sortirent de là et
me dirent qu'ils allaient m'emmener voir un médecin. A ce moment-là je me
suis rendu compte que je n'étais pas dans un lieu abandonné comme je
l'avais cru jusque-là. Si un médecin venait me voir, c'est que j'étais
dans un site officiel. Avant de m'amener à lui, ils m'ont conduit dans un
cabinet de toilette pour que je me nettoie un peu le visage et les mains.
Après, ils m'ont mené à des escaliers qui montaient, puis dans une pièce
au fond d'un couloir, qui était la pièce dans laquelle m'a vu le médecin.
Dans ce couloir, j'ai pu voir celui qui avait pris ma déclaration à
Donostia. Le médecin était une femme qui m'a paru très froide et très
distante, pas comme ceux que j'ai vus à Donostia. Elle m'a posé des
questions quant à mon traitement, et je lui ai dit qu'ils m'avaient frappé
à la tête, de même qu'ils m'avaient obligé à faire des flexions. Elle m'a
demandé "Rien qui peut se voir?", et je lui ai répondu que non, parce que
je n'avais pas de marques. Je lui ai demandé quel jour on était, et elle
m'a donné l'impression qu'elle se moquait de moi. La visite a duré au
maximum deux minutes. Elle a demandé aux gardes civils qu'ils me donnent
de l'eau, quelque chose à manger et de la Ventoline au cas où j'en aie
besoin, parce que j'ai de l'asthme. Quand ils m'ont ramené à la cellule,
les agents de la Guardia civil m'ont demandé si j'avais dénoncé quelque
chose. Je leur ai répondu que non. Ils m'ont laissé dans la cellule et
après un moment m'ont apporté une petite bouteille d'eau et un sandwich.
J'ai seulement bu un peu d'eau.

Alors que j'étais dans la cellule, les gardes civils allaient et venaient
sans cesse. Et chaque fois qu'ils venaient à la cellule, je devais me
mettre debout contre le mur avec la tête baissée et les yeux fermés.
Parfois, quand l'un d'entre eux entrait, il me mettait la main sur la
bouteille et repartait.

Ils m'ont emmené pour un autre interrogatoire. Ils ont commencé à ma
parler de ma femme, et ont commencé les menaces sauvages. Ils me dirent
que quand elle avait été informée de mon arrestation elle était venue à
Madrid, pour savoir ce qui se passait, et qu'ils l'avaient arrêtée. Ils me
dirent qu'ils allaient lui faire la même chose qu'à moi voire un peu plus,
et que c'était très bien pour eux puisqu'elle était enceinte... Ma femme
est enceinte de huit mois, et je croyais à toutes ces menaces, parce que
connaissant ma femme comme je la connais, je savais qu'elle était capable
d'être venue... En plus, ils me donnaient beaucoup de détails, et je les
croyais, je ne me doutais pas que c'étaient des mensonges. Ils m'ont
aussi menacé d'arrêter toutes les personnes que je connais en Gipuzkoa,
ils m'ont demandé de leur citer tous les organismes où j'étais allé... Je
leur ai dit que j'étais juste allé à Etxerat et que c'était un organisme
légal, une association de familles... Ils m'ont répété qu'ils avaient cinq
jours pour m'obliger à dire ce qu'ils voulaient entendre. Et comme je ne
maîtrisais pas le temps, j'étais complètement désorienté. L'un d'eux m'a
dit que la prochaine fois qu'il me verrait à Lizartza il me tuerait. J'y
suis allé une seule fois. Ils sont même allés jusqu'à me menacer avec
Barajas, qu'il fallait bien que quelqu'un porte le chapeau...

Ils me mirent de nouveau dans la cellule. Ils m'ont apporté un café et un
petit pain, mais je n'ai pas mangé plus qu'une bouchée parce que je
n'avais pas confiance dans la nourriture, et en plus je ne pouvais rien
avaler à cause de cette situation, j'étais très nerveux.

Ils m'ont obligé à faire une seconde déclaration. Sur le fond, c'était la
même que celle que j'avais faite précédemment, mais ils m'ont dit que je
devais préciser certains points. Ils m'ont obligé de nouveau à l'apprendre
et nous l'avons répétée jusqu'à ce que je l'apprenne. J'avais l'impression
que c'était une déclaration très brève, mais après, une fois que tout a
été terminé, en parlant avec l'avocate, je me suis dit que ça avait duré
trois heures, ce qui montre à quel point j'étais désorienté dans le temps.

Après cette seconde déclaration, ils m'ont remis dans la cellule, et bien
que ça ne soit pas pour m'interroger, ils revenaient très fréquemment.

Au cours des interrogatoires, les coups, les menaces et l'obligation de
faire des flexions ont été constants, ils m'ont demandé si je savais ce
qu'était "la bolsa" pendant qu'ils m'en mettaient une à côté de l'oreille
de manière à ce que j'entende le bruit qu'elle faisait, et ils me criaient
constamment dans les oreilles, ils criaient beaucoup, ils me disaient que
comme les cinq jours n'étaient pas passés ils pouvaient me garder là,
qu'après que j'aie déclaré devant le juge je reviendrai avec eux, ils me
demandaient si je connaissais Unai Romano... Dès lors, rien d'autre, ils
m'ont emmené devant le juge, et la première chose que je lui ai demandé a
été si ils pouvaient me remettre entre les mains des gardes civils, ce à
quoi il m'a répondu que non. J'ai eu la sensation que les interrogatoires
à Intxaurrondo étaient plus longs qu'à Madrid, mais ceux de Madrid étaient
plus violents bien que plus courts. Il y avait un agent qui avait un
accent sud-américain.

Pendant tout le temps durant lequel j'ai été dans les dépendances de la
Guardia civil, je n'ai pas pu dormir.

Le huit janvier, ils m'ont mis à disposition judiciaire. J'ai dénoncé
devant le juge les mauvais traitements et les menaces. Le procureur m'a
demandé, par rapport aux menaces concernant ma femme, si elle était venue
avec moi, je lui ai dit que non, qu'elle était restée à Paris. Alors ils
m'a demandé comment j'avais pu croire qu'ils l'avaient arrêtée, et je lui
ai répondu que dans de telles circonstances je pouvais croire n'importe
quoi. Après que j'aie fait ma déclaration, le juge a demandé au procureur
quelle réquisition il faisait, et celui-ci lui a dit d'attendre un peu,
qu'il devait sortir un moment du bureau, et quand il est revenu, il lui a
dit qu'il requérait la prison. Alors le juge a ordonné ma mise en
détention. La première nuit à Soto del Real, je n'ai pas pu dormir. Je me
suis réveillé en panique, avec la sensation d'être encore dans les
dépendances de la Guardia civil. Il faut tenir compte du fait que je n'ai
pas pu dormir du tout là-bas.

vendredi 19 janvier 2007

Article de Gara sur la torture de Sebas, du 19 Janvier

Bédouret : "Il m'ont demandé si je connaissais Romano"

TAT(1) a rendu public hier le témoignage de Sebas Bédouret sur les 48 heures qu'il a passées en incommunication aux mains de la Guardia civil. Selon son récit, avant que ne commencent les coups, les menaces, les humiliations et les exercices physiques, les agents d'Intxaurrondo lui ont sorti : "Quand tu sortiras d'ici, tu pourras écrire ton propre témoignage".

HERNANI

L'avocate de Torturaren Aurkako Taldea (TAT), Izaskun González, a rendu visite mercredi à Soto del Real à Sebas Bédouret, arrêté par la Guardia civil à Hernani le 6 décembre alors qu'il se rendait, avec le reste des membres d'une délégation internationale, à l'acte que le mouvement pro-amnistie entendait célébrer au Vélodrome d'Anoeta. Le journaliste français a été arrêté sous l'accusation de posséder un exemplaire de "Zutabe" et, après avoir comparu devant l'Audience nationale deux jours plus tard, il a été incarcéré à la prison madrilène pour "collaboration avec bande armée".

Bédouret, qui a tout de suite dénoncé devant le juge Ismael Moreno avoir été torturé, a raconté à González ce qu'il a vécu pendant la période d'incommunication : d'abord dans la caserne d'Intxaurrondo puis dans les dépendances de Madrid. Selon ce qu'il a expliqué, dans chaque lieu il a été obligé d'apprendre une déposition.

Dans les installations du quartier donostiarra, ils lui ont demandé, toujours selon le témoignage diffusé par TAT, "si je savais qui m'avais arrêté. (.... Je leur ai dit 'la police' et il m'ont répondu : 'Tu es à Intxaurrondo. Tu connais l'histoire de ce lieu? Tu as la possibilité de lire beaucoup de témoignages, mais quand tu sortiras d'ici tu auras l'occasion d'écrire ton propre témoignage'".

Le journaliste a dénoncé le fait que les interrogatoires dans cette caserne se sont caractérisés par "d'incessantes questions. Ils me les formulaient très rapidement, et quand mes réponses n'étaient pas aussi rapides qu'ils le voulaient, ils me frappaient derrière la tête. (...) Cela s'est répété plusieurs fois : ils s'en allaient, et après un moment ils revenaient. Questions et coups".

Après avoir signé la déposition que lui ont présentée les gardes en présence d'un avocat commis d'office, "que je n'ai pas pu voir parce qu'il était derrière moi", et d'un traducteur, ils l'ont mis dans une voiture. Il a passé le voyage jusqu'à Madrid avec un masque qui lui couvrait les yeux, la tête entre les jambes et avec deux agents appuyés sur son dos.

Son épouse et "lui faire porter le chapeau"

A la fin du trajet, il ne savait pas qu'il se trouvait dans des dépendances policières: "J'avais l'impression qu'on était dans un endroit abandonné. (...) Je me sentais totalement isolé du monde, seul". Et dans les dépôts de la capitale espagnole les scènes d'Intxaurrondo se sont répétées : "Chaque fois qu'ils allaient entrer, ils m'obligeaient à me mettre debout, dos à la porte, avec la tête baissée et les yeux fermés. (...) Ils ont recommencé avec les questions et les coups. Ils m'ont obligé à faire des flexions; pendant ce temps, ils continuaient avec les questions. Il y avait tout en même temps, les questions, les coups... J'ai fini par m'évanouir. Je suis tombé par terre, mais ils m'ont relevé et m'ont obligé à continuer".

"L'un d'eux a posé sa main sur mes parties génitales et m'a demandé comment se disait 'homosexuel' en français. Je lui ai répondu, et j'ai entendu plein de rires derrière (...)", poursuit le témoignage de Bédouret, qui explique qu'à un moment donné ils ont commencé à le menacer avec son épouse, enceinte de huit mois. "Ils me disaient que quand elle avait su qu'ils m'avaient arrêté elle était venue à Madrid (...) et qu'ils l'avaient arrêtée. Il me disaient qu'ils allaient lui faire la même chose qu'à moi voire plus. (...) Ils me donnaient beaucoup de détails, et je les croyais".

"L'un d'eux m'a dit que la prochaine fois qu'il me verrait à Lizartza il me tuerait. J'y suis allé une seule fois. Ils sont même allés jusqu'à me menacer avec Barajas, qu'il fallait bien que quelqu'un porte le chapeau", ajoute-t-il.

Le journaliste souligne que, après avoir appris la seconde déposition, ils lui ont dit qu'ils allaient lui appliquer "la bolsa"(2) et que "comme les cinq jours n'étaient pas passés, ils pouvaient me garder là, qu'après ma déclaration devant le juge j'allais revenir. Il m'ont demandé si je connaissais Unai Romano(3)... Dès qu'ils m'ont présenté au juge, la première chose que je lui ai demandé a été si ils pouvaient me remettre entre les mains des gardes civils".

Pendant ces 48 heures, ils l'ont empêché de dormir, ce qui fait qu'il était "complètement désorienté", et il a très peu mangé et bu. "La première nuit à Soto del Real, je n'ai pas pu dormir. Je me suis réveillé en panique, avec la sensation d'être encore dans les dépendances de la Guardia civil", finit-il.


"Il faut épurer le système et rompre cette équation"
HERNANI

Après qu'Izaskun González ait fait remarquer que le témoignage de Bédouret est très similaire à ceux recueillis ces derniers temps par TAT, Martxelo Otamendi a pris la parole pour affirmer que "cela lui rappelle notre cas". Otamendi, poursuivi dans le "cas Egunkaria", a fait remarqué que les cas de mauvais traitements et de tortures se produisent "parce que l'incommunication est maintenue, ainsi qu'un tribunal comme l'Audience nationales et les forces de police antidémocratiques. Tout cela constitue une machine à part entière, toute une séquence planifiée d'avance". Dans cette ligne, il a plaidé pour "l'épuration du système et la rupture avec l'équation 'incommunication plus Audience nationale égal torture'". Il a aussi rappelé l'Assemblée nationale des torturés réunie le 16 décembre à Elorrio, "au cours de laquelle nous nous sommes fermement engagés à lutter contre cette pratique".

Nekane Txapartegi, poursuivie dans le dossier 18/98, a exigé des représentants politiques et institutionnels qu'ils "passent des paroles aux actes" et qu'ils exigent des enquêtes réelles, qu'ils offrent un appui, qu'ils recherchent des responsabilités... Elle a souligné la nécessité de "briser la machine qui rend possible la torture" et de "reconnaître publiquement son existence".

Source : Gara, 19 janvier 2007

(1) TAT : Torturaren Aurkako Taldea ("Groupe contre la torture") - http://www.stoptortura.com/index.php?newlang=fra
(2) "la bolsa" : torture consistant à appliquer un sac en plastique sur la tête pour entraîner l'asphyxie.
(3) Unai Romano : son témoignage de torture est téléchargeable à l'adresse (bas de page) : http://www.behatokia.info/infos.php

Une interview sur la torture dans l'état espagnol

Parce que les ministres de l'état espagnol n'aiment pas les questions des journalistes sur la torture la video ne dure que 1'43 le temps pour le ministre de demander qu'on coupe la caméra... A voir pour mieux comprendre...

http://www.youtube.com/watch?v=IEGv6VPXuD4

Émission sur Radio libertaire ce soir 22h30, 89,4 fm

Ce soir le comité de soutien au peuple basque fait une émission spéciale sur Sebas. C'est de 22h30 à 00h00 sur 89,4 fm.

Déclaration de Sebas sur sa détention et la torture (en castillan)

tortura testigantza

sebastien bedouret
atxilotze data: 2007/01/06

La detención se produjo el seis de enero de dos mil siete. Nada más detenerme me introdujeron en un coche, en un 4x4. aunque yo no lo sabía, me llevaron al cuartel de intxaurrondo. El coche se paró, y nos quedamos dentro. Estábamos dos guardias civiles y yo, uno era el conductor, y el segundo iba sentado conmigo en el asiento trasero. Esperamos a que llegasen los demás coches. En aquellos momentos de espera, un agente de la guardia civil me miró desde fuera del coche por la ventanilla con cara amenazante. El que estaba sentado a mi lado le hizo una seña como para que me dejase tranquilo.

Me sacaron del coche y me llevaron a una habitación. Cuando me sacaron del coche me obligaron a cerrar los ojos, y durante el trayecto del coche a aquella habitación uno de los que me llevaba me tapó los ojos con su mano, mientras me obligaron a agachar medio cuerpo y llevar la cabeza mirando al suelo. Me metieron en una celda. me dijeron que tenía que tener los ojos cerrados hasta que me dijeran que los podía abrir. Salieron del calabozo y me dijeron que podía abrirlos. Desde la abertura o ventanita que tiene la puerta del calabozo pude ver que había tres agentes encapuchados mirándome. Una era una mujer que llevaba gafas. La mujer y otro se fueron y durante un rato se quedó el tercer agente allí mirándome. era el mismo que cuando estaba en el coche me había mirado en tono amenazante. En el calabozo, estaba temblando, tenía frío. Ellos vinieron en innumerables ocasiones, y miraban por la ventanita de la puerta.

En una ocasión me preguntaron si sabía quien me había detenido. Yo no sabía dónde estaba así que les dije que la policía, y me respondieron "estás en intxaurrondo. ¿conoces las historias de aquí? habrás tenido la oportunidad de leer muchos testimonios, pero cuando salgas de aquí tendrás la ocasión de escribir tu propio testimonio".
En una de aquellas ocasiones en las que vinieron al calabozo, me dijeron que me pusiese de pie de espaldas a la puerta, con la cabeza agachada y los ojos cerrados. Creo que fueron tres los agentes que entraron en el calabozo. Me obligaron a ponerme contra una de las esquinas del calabooz. Me pusieron dos mantas por encima de la cabeza y comenzaron a hacerme preguntas acerca de mi vida personal. Las preguntas eran incesantes y me las hacían muy rápido, y cuando mis respuestas no eran tan rápidas como ellos querían, me golpeaban en la parte trasera de la cabeza. No sé el tiempo que duró este primer interrogatorio. Quizás quince o veinte minutos. Se fueron, pero volvieron y de nuevo comenzaron las preguntas y los golpes en la cabeza cuando no respondÌa tan rápido como querían. Esto se repitió bastantes veces, se iban, y al cabo de un rato volvían, se iban de nuevo, volvían... preguntas y golpes...

Uno de estos tres agentes hacía el papel de "policía bueno", en ocasiones entraba en el calabozo y se sentaba al lado mío en la cama y me preguntaba por la familia y cosas personales. Me decía que estuviese tranquilo que al día siguiente iba a poder coger el tren que tenía previsto coger. Tenía el billete para el día siguiente a las dos y cuarto del mediodía hacia parís, me decía que aún había tiempo... Pero de nuevo entraban los otros y comenzaba otra vez lo mismo. Me preguntaban si tenía frío, y si les contestaba que sí, me ponían las mantas por la cabeza, y cuando empezaba a sudar me las quitaban. Entre tanto seguían las preguntas y los golpes. Uno de ellos me dijo "buenas tardes, sr. txalaparta" en relación a txalaparta irratia, donde colaboro.

En una de las ocasiones en que me sacaron del calabozo fue para llevarme a la clínica médico forense. Allí me reconocieron dos mujeres, me preguntaron por el trato pero no les dije nada acerca de los malos tratos.Me dieron agua, pero sólo bebí un poco porque no me fiaba...

De nuevo me llevaron a intxaurrondo. Me obligaron a aprender una declaración, que me hicieron repetirla al menos en siete ocasiones con todos los detalles que ellos me habían dado, y así lo hice. Para hacer esta declaración vinieron un abogado de oficio y un traductor. Me dijeron que no podía hablar con ellos. En este declaración no pude ver al abogado de oficio porque estaba detrás de mí. No denuncié los malos tratos por miedo a represalias.

Después de hacer la declaración, de nuevo me llevaron al calabozo. Vinieron los agentes que me habían obligado a aprenderla y me preguntaron si la habÌa hecho como ellos me habÌan dicho.Les dije que sí. Entonces me sacaron de allí y me metieron en un coche con cuatro guardias civiles. Yo iba en la parte trasera en medio de dos de ellos. Aunque me habÌan puesto un antifaz, pude ver por debajo que era ya de noche. Cuando me sacaron del coche era ya de día.

Aunque no o sabía me llevaban a madrid. Durante todo el viaje me hicieron ir con el antifaz puesto, la cabeza entre las piernas, y ellos dos se apoyaban sobre mi espalda. Yo iba sudando muchísimo. Durante todo el trayecto me fueron haciendo preguntas sin parar. No dejaron de hablar ni un sólo momento. Unicamente se callaron cuando paramos a que cogiesen gasolina. Me daba la sensación de que uno de ellos me hacía las preguntas y el otro cogía notas de lo que les respondía, y después se las pasaba al que me interrogaba señalándole que me tenia que preguntar. Uno me dijo "hay cosas que no están claras en la declaración que has hecho, y tengo el presentimiento de que la manera buena no ha valido, así que tendremos que utilizar la forma mala. ¿Sabes a qué nos referimos?". Se pusieron a hablar entre ellos en voz baja, y de repente el coche salió de la carretera, parecía como si fuésemos por un camino en el bosque, yo notaba los baches de la carretera. Me pareció que este trayecto era muy largo. Me sacaron del coche. Me daba la sensación de que nos encontrábamos en un sitio abandonado, hacía mucho frío, había un olor terrible. Me dejaron en una habitación que no me pareció una celda, aunque hacía sus funciones. Ellos hablaban de que estábamos en la zona especial. Me sentía totalmente apartado del mundo, solo. Ellos salían y entraban de aquella habitación. Cada vez que iban a entrar, me obligaban a ponerme de pie, de espaldas a la puerta, con la cabeza agachada y los ojos cerrados. me llevaron a otra habitación. Durante el trayecto me obligaron a ir con la cabeza entre las piernas, con el cuerpo completamente agachado. Esta habitación a la que me llevaron era toda de baldosa blanca, parecía un laboratorio. estaba cansado, no había dormido nada.

Me pusieron contra una esquina de la habitación, me pusieron mantas sobre la cabeza y comenzaron a preguntarme si entendía lo que estaba pasando. Comenzaron de nuevo las preguntas y los golpes en la cabeza. Me obligaron a realizar flexiones, arriba y abajo, mientras tanto, seguían con las preguntas, era todo a la vez, preguntas, golpes... Tuve que realizar muchísimas flexiones, y llegó un momento en que perdí la conciencia. Me caía al suelo pero me levantaban y me obligaban de nuevo a seguir haciendo flexiones, pero yo ya no podía... Cada vez que me caía me levantaban... Uno de ellos puso su mano en mis genitales y me preguntó cómo se decía homosexual en francés. Le respondí, y se oían muchas risas por detrás. Me daba la sensación de que había muchos guardias civiles, además había uno que tenía un risa especial, era como carcajadas largas... después me llamaban "homosexual" una y otra vez en francés.

Uno me puso la mano en la cabeza y me dijo si le reconocía la voz. Yo, aunque sí le reconocí era uno de los que me estuvo interrogando y golpeando en intxaurrondo), en aquel momento le dije que no. Me dio un golpe en la parte trasera de la cabeza y me dijo "¿ahora sí me reconoces?". Mientras tanto eran constantes la obligación de hacer flexiones y los golpes. Y comenzaron también las amenazas. comenzaron hablando de mi mujer. Me preguntaban si sabía que día y que hora era, y me di cuenta que estaba completamente desorientado.

Me llevaron al calabozo. Al cabo de un rato me sacaron de allí y me dijeron que me iban a llevar a que me viese un médico forense. En este momento me dí cuenta de que no estaba en un lugar abandonado, tal y como pensaba hasta aquel momento. Si venía una médico forense a reconocerme era que estaba en un sitio oficial. Antes de llevarme ante ella, me llevaron a un baño para que me limpiase un poco la cara y las manos. Después me llevaron escaleras arriba, y a una habitación que estaba al fondo de un pasillo, que era la habitación en la que me vio la médico. Por aquel pasillo pude ver al instructor que me habÌa tomado declaración en Donostia. La médico forense me pareció una mujer muy fría y distante, no así las que me vieron en donostia. Me preguntó acerca del trato, y le dije que me habían golpeado en la cabeza, así como que me habían obligado a hacer flexiones. Ella me dijo "¿nada que se pueda ver?" le respondí que no, porque no tenía marcas. Le pregunté el día y la hora que era, y me dio la sensación de que me engañó. La visita duró como mucho dos minutos. Les dijo a los guardias civiles que me diesen agua, algo de comer y ventolín en el caso de que me hiciese falta, puesto que tengo asma. Cuando me llevaron a la celda me preguntaron los agentes de la guardia civil si había denunciado algo. Les respondí que no. Me dejaron en el calabozo y al cabo de un rato me trajeron un botellín de agua y un sandwich. Unicamente bebí un poco de agua.

Mientras estuve en el calabozo, iban y venían los guardias civiles una y otra vez. Y cada vez que venían al calabozo, me tenía que poner de pie contra la pared con la cabeza agachada y los ojos cerrados. Había ocasiones en que entraba alguno, me ponía la mano en el hombro y se volvía a ir.

Me llevaron a otro interrogatorio. Comenzaron a hablarme acerca de mi mujer, y comenzaron las amenazas salvajes. Me decían que cuando se había enterado de que me habían detenido había ido a Madrid, para saber qué pasaba, y que le habían detenido. Me decían que le iban a hacer lo mismo que a mi o más aún, y que qué bien para ellos porque estaba embarazada... Mi mujer está embarazada de ocho meses, y yo me creí todas aquellas amenazas, porque conociendo como conozco a mi mujer, sabía que habría venido... Además, me daban muchos detalles, y me lo creí, no dudé que fuese mentira. Me amenazaban también con que iban a detener a todas las personas que conozco en guipuzcoa, me preguntaban que a cuantas sedes había ido.... Yo les decía que sólo había estado en la de Etxerat y que era un organismo legal, una asociación de familiares... Me repetían que tenían cinco días para obligarme a decir lo que quisieran. Y yo no controlaba el tiempo, estaba completamente desorientado. Uno me dijo que la siguiente vez que me viese en Lizartza me iba a matar. Sólo había estado allí en una ocasión. Llegaron incluso a amenazarme con lo de Barajas. Me decían que tenían que meter a alguien el marrón...

De nuevo me llevaron al calabozo. Me trajeron un café y un bollo, no comí más que un mordisco porque no me daba nada de confianza la comida, y además no podía probar bocado a causa de aquella situación, estaba muy nervioso.

Me obligaron a hacer una segunda declaración. En lo fundamental era lo mismo que anteriormente había declarado, pero me decían que tenía que detallar determinados aspectos. De nuevo me obligaron a aprenderla y la ensayamos hasta que me la pude aprender. Me pareció una declaración muy breve, pero después, y una vez que acabó todo, hablando con la abogada me dijo que había durado tres horas, lo que me demuestra que estaba completamente desorientado temporalmente.

Después de esta segunda declaración de nuevo me llevaron al calabozo, y aunque no me volvieron a sacar para interrogarme, ellos venían con frecuencia.

En los interrogatorios fueron constantes los golpes, las amenazas, la obligación de hacer flexiones, me preguntaban si sabía lo que era "la bolsa" mientras me ponían una en el oído y la movían de forma que yo oyese el ruido que hacía, me gritaban constantemente en los oídos, había muchísimos gritos, me decían también que como no habían pasado los cinco días que me podían tener allí, después de declarar ante el juez iba a volver donde ellos, me preguntaban si conocía a Unai Romano... Entonces, nada más me llevaron al juez fue lo primero que le pregunté, a ver si me podían llevar de nuevo los guardias civiles, a lo que me respondió que no. Me dio la sensación que los interrogatorios en Intxaurrondo eran más largos que en Madrid, pero los de Madrid eran más violentos aunque más cortos. Había un agente que tenía acento sudamericano.

Durante todo el tiempo que estuve en dependencias de la Guardia Civil no pude dormir nada.

El día ocho de enero me pusieron a disposición judicial. Denuncié ante el juez los malos tratos y las amenazas. El fiscal me preguntó, en relación a las amenazas acerca de mi mujer a ver si habÌa venido conmigo, y le dije que no, que se había quedado en París. Entonces me preguntó a ver como me podía creer que le hubieran detenido, y le respondí que en aquellas condiciones me podía creer cualquier cosa. Después de que hube declarado, el juez le preguntó al fiscal por la petición que hacía, éste le dijo que esperase un poco, que tenía que salir un momento del despacho, y cuando volvi le dijo que solicitaba prisión. Entonces el juez ordenó mi ingreso en prisión. La primera noche que pasé en Soto del Real no pude dormir nada. Me despertaba asustado, con la sensación de permanecer aún en dependencias de la Guardia Civil. Hay que tener en cuenta que allí no dormí nada.

jeudi 18 janvier 2007

Manifestation a Bilbo

COMMUNIQUE DE RADIO PAYS du 17 janvier 2007

Sebastien Bédouret est incarcéré à Soto del Real depuis 10 jours, toujours en attente de charges crédibles contre sa personne, autrement dit plongé dans l'incertitude d'une issue immédiate à sa situation ubuesque. Sebas devient, comme tant d'autres solidaires, la victime de sa ténacité et de son combat. Car aujourd'hui, parler de lutte, de combat, de résistance dans les médias libres sonnent dans les oreilles de certains Etats, de surcroit européens, comme une forme de propagande dangereuse allant contre l'intérêt général. C'est ce devoir d'informer qui s'avère vital pour parer à la propagande qui nous apparaît à nous, médias libres, comme dominante.
Nous travaillons alors avec les armes dont nous disposons, la parole se joignant au texte, pour diffuser ou critiquer des points de vue muselés, écartés du débat. Ce dernier doit se situer pour ces « Etats démocratiques » en dehors du champ médiatique pour être ficelé en coulisse. Quiconque tente de le porter sur la place publique s'engage sur un terrain miné car répressif. Trop d'intérêt sont en jeu. Pourtant, en aucune façon, le travail de Sebas à Radio Pays, n'était motivé par un intérêt politique encore moins financier, contrairement à bon nombre de médias de masse. Notre radio travaille en toute intégrité, elle porte un juste regard sur des situations de conflit dérangeantes, biaisées par de nombreux préjugés et d'informations unilatérales. Où se situe alors la propagande ?

En tant que ressortissant français et responsable associatif, Sebas peut bénéficier d'un soutien de la France. Ces actes de torture, ces incarcérations arbitraires, pratiqués rituellement en Espagne, ne motivent-ils pas une réaction franche de la part du ministère des Affaires Etrangères ? Ne tendons pas une nouvelle fois le torchon aux mains sales. C'est pourquoi nous demandons urgemment aux responsables français de réagir et d'intervenir dans le cas de Sebas qui pourra en faire évoluer d'autres.

Radio Pays remercie aussi toutes les personnes qui ont jusqu'à présent manifesté leur soutien : médias, associatifs, particuliers solidaires. Grossissons encore les rangs pour porter nos voix haut et fort !

D'après des informations recueillies auprès de lui dernièrement, ses géoliers connaissaient son émission radiophonique du mardi soir, ils en ont profité pour le railler à ce propos. Nous continuerons de fait à apporter notre soutien à Sebas et à faire en sorte que son émission Txalaparta se poursuive.

Pour continuer à le soutenir, envoyez vos messages à : libertepoursebas@no-log.org
Et sur le blog, vos commentaires : http://libertepoursebas.blogspot.com/

Au nom de la lutte pour les droits de la personne et du droit à l'information.

La rédaction de Radio Pays.

Radio-Pays
BP 136
93103 Montreuil Cedex
www.radiopays.org
Mèl : info@radiopays.org

Rassemblement à Paris pour le Pays Basque (et pour Sebas)

RASSEMBLEMENT PLACE DU CHATELET
75001 -75004 PARIS
Métro : CHATELET (lignes 1, 4, 7, 11, 14) CITE (4)
LE DIMANCHE 21 JANVIER 2007, A 14 HEURES


Pays basque : pour le dialogue et la négociation

Le processus de résolution du conflit entre le Pays basque et les États espagnol et français est plus nécessaire que jamais. L’objectif de ce processus est de créer les bases démocratiques visant à dépasser la confrontation, en réunissant toutes les options politiques de la société basque autour de deux tables de négociation: l’une, celle des partis politiques, syndicats et organisations sociales, et dont l’objectif est de parvenir à un accord commun sur les éléments clefs du conflit, c’est-à-dire le droit du peuple basque à décider de son avenir et de la relation interne des territoires basques. L’autre, rassemblant ETA et le Gouvernement espagnol, pour promouvoir la démilitarisation du conflit et solutionner la situation des prisonnier(e)s politiques basques.

Dépasser le conflit est possible. Pour que les négociations avancent, la création des conditions démocratiques de base et la participation de toutes et de tous est nécessaire pour une solution démocratique pour les droits du peuple basque.

Pour ces raisons, nous, signataires du présent texte, lançons un appel aux États français et espagnol afin qu’ils s’impliquent dans le processus de dialogue et de négociation, acceptant que ce soit l’ensemble des citoyennes et citoyens basques qui décident de leur propre futur.


CSPB
Comité de Solidarité avec le Peuple Basque
21 ter, rue Voltaire
75011 Paris
http://cspb.unblog.fr/

Encore un article de Sebas sorti des archives

Une dangereuse hypocrisie

On peut parfaitement imaginer qu’il ne soit pas facile, pour Zapatero et ses petits copains du PSOE, de changer la Loi des Partis afin de permettre à Batasuna de redevenir un parti politique légal. Faire le listing des pressions auxquels ils sont soumis est inutile, tout le monde les connaît, cela n’apporterait rien au débat.

On peut parfaitement envisager que la première parade imaginée par La Moncloa ait été de demander à Batasuna de changer de nom, de statut et de dirigeants et, de la sorte, constituer un nouveau parti… légal. C’est toujours aux autres de faire des efforts…

Mais il arrive un moment où, s’il faut que nous soyons honnêtes, il serait bon que les autres, eux aussi, le soient. Je veux bien reconnaître que sortir Batasuna de l’illégalité n’est pas, politiquement, chose facile, surtout lorsqu’on a été de ceux – et non des moindres – qui l’ont illégalisée. Je veux bien admettre que cela pourrait être une pilule difficile à faire avaler au Partido Popular et que, plus encore, cela pourrait porter un coup supplémentaire à l’entente entre les deux partis… Cependant !

Batasuna existait avant la Loi des Partis, elle s’est constituée en son temps dans le cadre de la loi, et la Loi des Partis a été créée pour, dans le but, avec l’objectif, l’intension, la volonté, d’illégaliser Batasuna, Batasuna seule – et ses prédécesseurs, soit - et aucun autre parti. Toutes les plateformes électorales qui, par la suite, ont été créées par des gens de gauche et indépendantistes ont été illégalisées sur la base de la même loi… apportant la preuve - que nul ne peut réfuter - selon laquelle, très clairement, sans une once de doute ou de retenue, nous pouvons dire aujourd’hui que ce n’est pas le parti politique qu’est Batasuna qui a été illégalisé, mais bien toute expression structurée des aspirations indépendantistes vues de la gauche de l’échiquier politique.

Aussi, si nous admettons ce postulat, nous devons également admettre qu’il n’est pas du ressort de Batasuna de rejoindre la légalité, c’est à la légalité d’accepter Batasuna. Il n’appartient pas aux dirigeants de Batasuna, ni à ses militants, ni à sa base sociale, de créer un autre parti politique pour défendre des idées identiques et, à dire vrai, retrouver la légalité de cette façon serait proprement ridicule. Plus encore, exiger de Batasuna qu’elle change de statuts, de nom, de dirigeants, ne permet pas à la gauche indépendantiste d’être assurée de retrouver la légalité, car en illégalisant Batasuna, l’Espagne rendait également impossible la constitution de tout autre parti reprenant les objectifs politiques de Batasuna. Aussi, ce que demande réellement Zapatero à Batasuna, ce ne sont pas de nouveaux statuts constitutifs, mais de renoncer à ses objectifs politiques. Et renoncer à ses objectifs politiques n’est pas et ne pourra jamais être acceptable pour la gauche indépendantiste basque et, ajoutons, c’est tout à son honneur.

Le Mouvement de Libération Nationale Basque n’a cessé, depuis des mois, des années même, de démontrer son courage politique en tendant sa main pour parvenir à une paix durable. Elle a fait la preuve, constamment, de se volonté de trouver une issue au conflit, en faisant des propositions de paix, en proposant des bases concrètes pour le dialogue. L’opportunité actuelle, même elle, est née ce jour de novembre 2004 où Batasuna présentait « Orain herria, orain bakea ». L’occasion que nous vivons, celle que l’Union européenne, le Vatican, la Maison Blanche et le monde entier applaudissent, c’est celle qui a été créée par Batasuna, acceptée par ETA dans plusieurs communiqués, et soutenue par ETA lorsqu’elle a déclaré son cessez-le-feu permanent, il y a huit mois. Et ce serait à Batasuna de faire la démonstration de sa bonne volonté ?

Comme dit en début de ce texte, il est concevable que légaliser Batasuna ne soit pas chose facile, d’un point de vue politique, pour Madrid. Il est concevable que le Gouvernement espagnol et le PSOE soient soumis à des pressions tous azimuts. Mais aujourd’hui, face au blocage actuel du processus, face aux risques fondés et justifiés de le voir se rompre, il est totalement inconcevable de demander à Batasuna de rejoindre la légalité.

Jamais Batasuna n’est sortie de la légalité, elle en a été sortie. Que ceux qui l’en ont sortie l’y réintroduisent.

Sebas Bedouret
Responsable de Txalaparta Irratia
Paris

Communiqué de la Fradif du 16 Janvier

ARRESTATION DE SEBASTIEN BEDOURET,
PRESIDENT DE RADIO PAYS, MONTREUIL (93)


Paris, le 16 janvier 2007


La Fédération des radios assoxciatives de l’Ile-de-France (FRADIF) proteste vigoureusement contre l’arrestation de Sébastien Bédouret, président de la radio associative Radio Pays installée à Montreuil (93. Sébastien Bédouret a été arrêté à Saint-Sébastien, le 6 janvier, et est incarcéré à Madrid depuis le 8 janvier pour "collaboration avec ETA". Sébastien Bédouret faisait partie d'une délégation internationale venu défendre le mouvement pour l'amnistie au Pays Basque. Selon la Guardia Civil, un exemplaire de ZUTABE, la revue publiée par l’organisation ETA, aurait été trouvé dans le sac à dos du dirigeant de Radio Pays. Cette revue politique informative (et interdite) est largement diffusée de la main à la main au Pays Basque, auprès des citoyens, journalistes ou élus de tous bords. Elle expose l’opinion de l’ETA sur la situation politique du moment.

Sebastien Bédouret, qui anime une émission hebdomadaire sur Radio Pays en solidarité avec la lutte des Basques, a fait savoir par l’intermédiaire de son avocat que la Guardia Civil l’avait insulté, roué de coups, qu’elle avait menacé d’arrestation sa femme enceinte de huit mois…

L’incarcération de son président fragilise gravement Radio Pays, une radio créée en 1981, qui ouvre son antenne aux militants de régions et de langues minoritaires de France et d’ailleurs, qui luttent pour plus de dignité et de reconnaissance.

Dans cette affaire, l’Etat espagnol contrevient gravement aux valeurs fondamentales du droit européen et du droit français, qui garantissent la liberté d’opinion et la liberté d’expression.

La FRADIF exige :
- la cessation de tous les sévices à l’encontre de Sébastien Bédouret ;
- la libération immédiate de Sébastien Bédouret, présumé innocent aussi longtemps qu’il n’a pas été jugé ;
- appelle à la solidarité l’ensemble des radios libres, des médias du tiers secteurs et tous les démocrates attachés au respect des valeurs démocratiques fondamentales.

Sébastien Bédouret
C. P. MADRID V
Ctra. Comarcal 611, km. 37,6
28770 - Soto del Real
(Madrid)

Radio-Pays
BP 136
93103 Montreuil Cedex
Tél : 01 48 58 22 12
Fax : 01 48 59 20 78

Contacts : Radio-Pays, tél : 01 48 58 22 12, info@radiopays.org
- Envoyez vos messages de soutien sur le blog http://libertepoursebas.blogspot.com, ils
seront transmis à Sebastien.
- Une émission spéciale est disponible sur www.radiopays.org.
- L’émission de Sébastien Bédouret continue tous les mardis à 21h.

mercredi 17 janvier 2007

Un article de Sebas pour le Journal du Pays Basque du mois de Novembre

Sébastien BEDOURET / Responsable de Txalaparta Irratia
Qu'est-ce qu'ils veulent ?
Mardi dernier, l’émission de Txalaparta Irratia a commencé sur les paroles de Beltzane Obanos, prisonnière politique basque libérée la veille, quelques heures seulement après la mort de son père. Elle s’est adressée à ses camarades resté(e)s derrière les barreaux, calmement, mais on pouvait entendre dans sa voix la tonalité du vertige. Car perdre son père est un moment douloureux, violent, d’autant plus violent lorsque la nouvelle nous parvient alors que nous sommes même provisoirement dans l’impossibilité de se consoler de la présence de nos proches. Pour elle, il fallait doubler ce déchirement d’un autre, celui de laisser ses amis dans l’enfer carcéral. Où est passée la joie de recouvrer une liberté, aussi relative soit-elle ?
Quelle journée étrange. A l’instant où j’écris ces mots, dans les locaux de la radio, je viens de passer un homme à l’antenne et nous écoutons, en direct, un Ongi Etorri qui a lieu, quelque part en Euskal Herria. Derrière lui, les gens chantentŠ Eusko gudariak gara...
Et cet après-midi, il y a quelques heures, nous apprenions tous qu’Iñaki de Juana reprenait sa grève de la faim.
Il y a des jours comme ça, des périodes, où notre tête semble se perdre dans les méandres d’événements contradictoires les uns avec les autres et qui, au final, donnent le sentiment de ne plus rien vouloir dire du tout. Nos réflexions se perdent dans les méandres d’informations qui s’entrechoquent, se mutilent de façon réciproque. C’est vrai, qu’est-ce que c’est que cette période ? Qu’est-ce que c’est que ce moment ?
Tout ce que l’on sait, tout ce que des centaines de milliers de Basques ont pu "vérifier", c’est qu’il y a un cessez-le-feu... qu’une des parties du conflit est en cessez-le-feu. C’est tout. A part ça, rien n’a changé. Tout est exactement comme avant ce 22 mars où ETA annonçait son initiative et où tout devenait possible. Attention ! Tout devenait possible, parce que tout le monde sait qu’ETA n’annonce pas de trêve pour faire plaisir, mais uniquement lorsqu’elle estime que les conditions sont réunies pour que cela ait un sens et une portée. Tout devenait possible, parce que voir ETA déclarer un cessez-le-feu signifiait que, d’une façon ou d’une autre, elle savait que Madrid était disposé à faire quelque chose.
Et c’est vrai, Madrid était disposé à faire quelque chose. L’intervention de Zapatero au Congrès en a été la preuve. Mais après ? Si c’est tout ce qu’il faut faire, pas de problème ! Moi aussi, je peux t’en faire des discours. Je peux t’en écrire, des pages entières de belles paroles. Mais ça ne veut rien dire.
Aujourd’hui, les choses sont simples : Qui a fait un pas pour la paix ? ETA. Qui n’a rien changé ? Madrid et Paris. Qui respecte sa parole ? ETA. Qui n’a pas encore tenu parole? Madrid et Paris. Qui a suspendu ses actions armées ? ETA. Qui les maintient ? Madrid et Paris.
On dit, tous les jours, que Madrid et Paris continuent sur le chemin de la répression. Mais à force de dire les choses, on finit par ne plus se rendre compte de l’importance de leur contenuŠ ça devient mécanique. Mais attardons-nous un instant sur ce constat que personne ne peut contester : depuis sept mois qu’ETA est entrée dans un cessez-le-feu permanent, depuis tant de mois qu’elle a fermé le front de ses actions contre les représentants des partis politiques espagnols, rien, absolument rien, n’a été fait par les Etats espagnol et français. Il faut lire et relire cette phrase, jusqu’à mesurer à quel point cette situation n’est non seulement pas supportable mais, surtout, n’est pas acceptable. Quel Peuple peut accepter cela ? Pendant combien de temps encore ?
Dans le contexte actuel, plus que jamais, chaque interpellation est un crime contre la paix.
Chaque contrôle d’identité à l’entrée ou à la sortie d’une manifestation est un crime contre la paix. Chaque jour qui passe et qui voit être maintenu l’apartheid politique en Euskal Herria est un crime contre la paix.
Chaque discours sans lendemain est un crime contre la paix.
Et tout Etat, aussi puissant soit-il, finit par répondre de ses crimes. Rien n’est encore fixé. L’Histoire n’est pas terminée. L’Espagne et la France, telles que nous les connaissons, ne sont pas vieilles à l’échelle de l’Humanité. Et elles mourront jeunes, à l’échelle de l’Humanité. C’est non seulement certain, mais c’est surtout inéluctable.
Certaines nouvelles sont attendues avec impatience. D’autres non. Je veux parler maintenant de celles qui sont attendues. Madrid et Paris vont-ils enfin avoir le courage de dire au Peuple basque ce qu’ils veulent ? Que nous sachions si, oui ou non, nous avons raison d’espérer. Parce que, dans la situation actuelle, c’est vers ces capitales que nos yeux sont tournés. C’est leur geste à elles que nous attendons, et pas celui de qui que ce soit d’autre. Changement de politique carcérale ? La réponse doit venir des deux Etats. Arrêt de la répression ? La réponse doit venir des deux Etats. Reconnaissance des droits du Peuple basque ? La réponse doit venir des deux Etats. Légalisation de Batasuna ? La réponse doit venir de l’Etat espagnol.
Non, nous ne rêvons pas. Les seuls qui n’ont rien fait sont bien les Etats espagnol et français et leurs représentants. Alors aujourd’hui, clairement, c’est à eux de faire un effort, et à personne d’autre.

samedi 13 janvier 2007

Article de Gara du 11 Janvier suite à la manifestation de Bilbo

Le cas de Bédouret sera dénoncé à Bilbo

IRUÑEA

Le mouvement pro-amnistie a dénoncé les tortures subies par le journaliste Seabs Bédouret et manifestera aujourd'hui sa protestation devant la sous-délégation du gouvernement espagnol à Bilbo (19 h 00). Ce mouvement a souligné que "il est lamentable que ceux-là mêmes qui demandaient il y a une semaine la fermeture de l'Audience Nationale et l'arrêt de la torture restent silencieux face à ce nouveau cas". Selon ce mouvement, "il est clair que cette attitude est une façon de se laver les mains".

D'un autre côté, la rédaction de Radio Pays, dont le détenu est président, a manifesté son soutien au journaliste. En plus de souligner son tempérament ouvert et solidaire, les membres de la radio mettent en doute la version qui a conduit à l'arrestation du jeune. Le communiqué ajoute que Bédouret était chargé de l'information concernant la situation politique de Euskal Herria, de même que d'autres nations, comme Corsica. Et ils insistent sur le fait que Bédouret "est en train de payer de cette manière son travail en faveur d'une information libre et plurielle".

Source : Gara (2007-01-11)

Déclaration de la délégation internationale dont faisait parti Sebas lors de son arrestation.

Une délégation internationale composée de personnes appartenant à
différentes organisations et venant de différents endroits du monde avait
voyagé le 5 janvier au Pays basque, pour participer à un meeting qui
devait se produire au vélodrome d'Anoeta, et pour manifester publiquement
leur préoccupation sur la situation du conflit au Pays basque.

Malheureusement, notre séjour au Pays basque a été marqué par des
événements que nous devons faire connaître publiquement en manifestant en
même temps notre protestation.

• Le meeting convoqué au Vélodrome d'Anoeta par le Mouvement pour
l’Amnistie Basque, pour présenter son analyse sur la nécessité d’avoir des
Conditions Démocratiques au Pays basque a été interdit par l'Audience
Nationale espagnole.

• La manifestation alternative au meeting a été interdite par le Conseil
de l’Intérieur du Gouvernement Autonome Basque.

• La Garde Civile a retenu l'autobus dans lequel nous voyagions pendant
une heure et demie. Elle a identifié toutes les personnes qui se
trouvaient dans l'autobus sans donner les motifs et avec une attitude
d’intimidation. Elle a réalisé une fouille de l'autobus sans aucun témoin
et a arrêté Sebas Bedouret, militant solidaire de la cause du peuple
basque. Sebas a dénoncé le fait d’avoir été soumis à des tortures lors de
son arrestation

• L'Ertzaintza a attaqué avec virulence les personnes qui se trouvaient
dans la place Aita Donostia, blessant des personnes et en arrêtant
quelques-unes.

• Sebas Bedouret a été placé en garde à vue selon le régime de la mise au
secret pendant deux jours. Il a eu l’audition avec le juge Ismael Moreno
de l’Audience Nationale sans avoir la possibilité d’être assisté d’un
avocat de son choix. Il a nié les accusations portées contre lui devant le
juge, mais malgré cela, il a été incarcéré sous l’accusation « de
collaboration avec bande armée ».

Ces événements montrent clairement la situation déplorable des droits
démocratiques les plus fondamentaux au Pays basque. On peut dire que nous
avons été témoins directs de la mise hors-la-loi des organismes et
associations, de la violation des droits de réunion, manifestation et
d’expression, de la militarisation du Pays basque, de l'utilisation de
forces de la police espagnoles et autochtones pour appliquer les ordres
d'un tribunal d'exception sous des lois d'exception, du manque de
garanties juridiques pour les prisonniers et de l'utilisation du régime de
mise au secret qui favorise la torture.

Nous avons assisté également à la volonté de construire la paix sur des
bases démocratiques au Pays basque et à la dignité et l’engagement de
milliers de citoyens avec cet objectif.

Pour tout cela :

- Nous réclamons la mise en liberté immédiate de Sebas Bedouret.

- Nous rejetons les tentatives de criminaliser la solidarité.

- Nous unissons notre voix à celle des personnes qui réclament des
conditions démocratiques minimales pour que le peuple Basque puisse
décider de son avenir sans ingérence, dépassant ainsi le conflit
politique.

- Nous réitérons notre engagement déjà exprimé de transmettre ce message
dans nos domaines respectifs de travail et géographiques.

- Nous adhérons à la convocation de mobilisation faite par le Mouvement
pour l’Amnistie du 11 à Bilbao et lançons un appel à la mobilisation
solidaire dans nos lieux d'origine.

Communiqué d'Askatasuna du 9 Janvier 2007

Sébastien Bedouret, militant du comité parisien de solidarité avec le peuple basque a été arrêté samedi dernier 6 janvier à Donostia.

Sebas Bedouret a été torturé par la Guardia Civil pendant les trois jours qu'il a passés sous le régime de la mise au secret. Il a ensuite comparu devant le juge, mais il était toujours sous le régime de la mise au secret. Il n'a pu s'entretenir avec un avocat de confiance qu'aujourd'hui.

Les coups, les menaces, les insultes et les cris n'ont cessé à aucun moment pendant ces trois jours.

Voici un résumé de son récit des évènements:

-      Il a été obligé de signer une déposition contre son gré au moyen de la torture.
-      Lorsqu'il a comparu devant le juge, il a nié toutes les accusations faites contre lui et a dénoncé avoir été torturé. Il a réitéré n'avoir aucun lien avec ETA et a expliqué qu'il n'avait jamais vu auparavant le CD et le Zutabe (revue interne d'ETA) dont la Guardia Civil lui attribue la possession. Le tribunal de guerre qu'est l'Audience Nationale a pourtant ordonné son incarcération.
-      Sebas était venu à Donostia pour assister au meeting politique organisé ce jour-là par le Mouvement pour l'Amnistie (prévu au vélodrome d'Anoeta, cet acte, lors duquel le MMA devait présenter sa contribution au processus de résolution du conflit, a été interdit par l'Audience Nationale espagnole et sauvagement réprimé par la police autonome basque et la Guardia Civil). Il est allé déjeuner avec les membres de la délégation internationale dont il faisait partie.
-      Après le repas, ils sont montés dans l'autobus qui devait les amener à Anoeta. Ils ont alors été contrôlés par des agents de la Guardia Civil qui ont demandé les papiers à toutes les personnes présentes et qui les ont fait descendre du bus.
-      Après les avoir fait remonter dans le bus et leur avoir rendu les cartes d'identité, ils ont montré un sac à dos en demandant à qui il appartenait. Sebas a répondu qu'il s'agissait du sien. Ils l'ont alors fait descendre de l'autobus en disant que des CD et un exemplaire de Zutabe avaient été retrouvés posés sur le sac. Ils lui ont demandé s'il savait ce que c'était, ce à quoi il a répondu qu'il avait entendu parler de Zutabe dans la presse. Ils lui ont demandé qui lui avait donné, il a répondu qu'il ne savait pas à qui il appartenait.
-      Le Chef des gardes civils s'est éloigné cinq minutes, puis est revenu en disant qu'ils estimaient que le Zutabe appartenait à Sebas, qui a été arrêté et emmené au commissariat d'Intxaurrondo.
-      À neuf reprises, ils ont essayé de lui faire apprendre par cœur une fausse déposition au moyen de la torture. Ils l'ont obligé à rester face au mur, et l'ont frappé sans cesse en hurlant et l'insultant. En autres menaces, ils lui ont dit qu'ils savaient que sa femme était enceinte et qu'ils allaient l'arrêter. Il a eu très froid.
-      Les policiers l'ont obligé à déclarer que les CD et le Zutabe lui appartenaient, qu'il était responsable de les distribuer dans deux bars parisiens et qu'il l'avait déjà fait auparavant.
-      Ils l'ont ensuite emmené à Madrid. Il a fait le voyage avec quatre gardes civils qui l'ont obligé à rester attaché et avec la tête entre les genoux. Les pressions ont continué durant tout le voyage, les gardes civils lui disant que sa déclaration n'était pas suffisante. Au commissariat à Madrid, ils l'ont obligé à se déshabiller bien qu'il leur ait dit qu'il avait très froid. Les cris et les menaces ont continué.
-      Ils l'ont obligé à faire une seconde déclaration, selon laquelle il utilisait des clés de sécurité pour laisser ces CD dans les bars en question.
-      Durant ces trois jours, il n'a pu ni manger, ni dormir.
-      Ils l'ont emmené devant le juge lundi (08-01-07). Il a alors nié toutes les accusations portées contre lui. Il a déclaré avoir été obligé de les faire sous la torture. Le juge a pourtant ordonné son incarcération à Soto del Real.

Euskal Herria, le 9 janvier 2007

Communiqué d'Askatasuna du 10 Janvier 2007

LA RÉPRESSION N'EST PAS LE CHEMIN

Les arrestations, les fouilles, les agressions continuent… LA TORTURE AUSSI

Meeting politique interdit et sauvagement réprimé

Le Mouvement pour l'Amnistie avait annoncé un acte politique pour le 6 janvier au vélodrome d'Anoeta (Donostia), dans l'intention de présenter sa contribution au processus de résolution du conflit politique basque. Malgré l'interdiction par l'Audience Nationale espagnole de ce meeting, des milliers de personnes se sont réunies pour dénoncer la répression et exiger des conditions démocratiques pour Euskal Herria. Cette manifestation pacifique a fait l'objet de violentes charges de la part de la Ertzaintza (police autonome basque) provoquant de nombreux blessés dont certains ont du être transportés aux urgences. La Ertzaintza a également arrêté deux personnes, dont une a été passée à tabac, puis les a remises en liberté. Nous exprimons notre soutien et notre solidarité à toutes les personnes blessées, et nous dénonçons fermement l'attitude des autorités espagnoles et basques, qui ont fait preuve, une fois encore, d'une véritable stratégie de guerre.

Sebas torturé pendant trois jours dans les casernes de la Guardia Civil

Sébastien Bedouret, militant du comité parisien de solidarité avec le peuple basque et responsable de l'émission Txalaparta diffusée sur Radio Pays à Paris en solidarité avec les prisonniers politiques basques, a été arrêté samedi dernier 6 janvier à Donostia, alors qu'il se rendait avec une délégation internationale au meeting d'Anoeta. Sebas Bedouret a été torturé par la Guardia Civil pendant les trois jours qu'il a passés sous le régime de la mise au secret, et forcé à signer de fausses déclarations, sur la base desquelles il a été incarcéré à Soto del Real (Madrid). C'est ce qu'il a fait savoir hier à son avocat. Les coups, les menaces, les insultes et les cris n'ont cessé à aucun moment pendant ces trois jours. (En pièce jointe, le résumé du récit fait par Sebas à son avocat).

Le gouvernement espagnol, celui de Zapatero en l'occurrence, comme tous les précédents, utilise la torture pour terroriser et écraser Euskal Herria. Il l'utilise contre les citoyens basques et contre tous ceux qui sont prêts à leur montrer leur solidarité comme Sebas le fait chaque jour par le soutien qu'il apporte aux prisonniers et à leur famille.

Nous sommes peinés et horrifiés d'avoir, aujourd'hui encore, à dénoncer des actes de torture, et nous constatons que de nombreuses déclarations faites ces derniers mois n'étaient que poudre aux yeux. Ainsi, il y a quelques mois, le gouvernement autonome basque avait accepté une motion contre la torture demandant la fermeture de l'Audience Nationale espagnole. Ces voix sont silencieuses aujourd'hui.

Nous exigeons la libération immédiate de Sebas et la fin de toutes les tortures et mauvais traitements et nous appelons tous les citoyens basques et personnes solidaires à participer aux mobilisations qui seront organisées dans les jours qui viennent en Euskal Herria et à Paris. Rassemblement demain jeudi 11 janvier à 19h à l'appel d'Askapena devant la délégation du gouvernement espagnol à Bilbao.

Iñaki est toujours en grève de la faim

Iñaki de Juana Chaos en est à son 65ème jour de grève de la faim, en protestation contre sa recondamnation à 12 ans de prison par la justice espagnole pour avoir écrit deux articles d'opinion. Son état est extrêmement grave. Il souffre beaucoup et passe plusieurs heures par jour (jusqu'à 12) attaché à son lit et nourri de force par sonde nasale sur ordre de l'Audience Nationale. En pièce jointe une lettre d'Iñaki qui devait être lue au vélodrome d'Anoeta. Comme tous les vendredis, après-demain vendredi 12 décembre, des rassemblements seront organisés dans de nombreux villages et quartiers d'Euskal Herria pour exiger la libération immédiate d'Iñaki et de tous les prisonniers qui sont maintenus derrière les barreaux par tous les moyens bien qu'ils aient fini leur peine (150).

Arrestations et perquisitions dans l'État français

Et la France n'est pas en reste, elle montre même un bien grand empressement à participer à cette répression pour un pays qui "n'est pas concerné par ce conflit". Deux citoyens basques, Garikoitz Etxeberria et Asier Larrinaga ont été arrêtés hier matin à Ascain. Ils sont toujours en garde-à-vue et ni leur famille ni leurs avocats n'ont pu avoir de leurs nouvelles. Nous dénonçons cette situation et exigeons leur libération immédiate. Par ailleurs, la police française a fouillé durant plusieurs heures hier le domicile d'Urrugne du prisonnier politique basque Peio Alcantarilla et de sa compagne Lurdes Urdanbilleta (libérée il y a deux semaines) en présence du couple et des juges françaises Le Vert et Houyvet, fouille que certains grands médias français ont réussi à faire passer pour une victoire de la lutte anti-terroriste. Nous rappelons que Lurdes et Peio avaient été arrêtés le 3 octobre 2004, elle a Urrugne et lui en Espagne où il exerçait son métier de chauffeur, et où il avait été si sauvagement torturé qu'il avait tenté de se suicider dans les locaux de la Guardia Civil. Il a été remis l'année suivante aux autorités françaises par l'État espagnol. Aujourd'hui, c'est le domicile parisien de Sebas Bedouret et de sa compagne qui a été perquisitionné pendant 10 heures. La police a emmené tout son matériel informatique, de nombreux documents et des téléphones.

Tous ces actes, qu'il s'agisse d'un côté ou de l'autre des Pyrénées, nous montrent une fois encore que les gouvernements espagnol et français, plutôt que de rechercher une solution démocratique à ce conflit source de tant de souffrances, s'emploient au contraire à l'alimenter et à conditionner l'avenir de ce pays par une stratégie de guerre. Et nous leur disons, une fois de plus, qu'il font ainsi la preuve de leur caractère anti-démocratique en plus d'une terrifiante bêtise politique. La torture doit disparaître d'Euskal Herria. La politique de répression, les violations incessantes des droits civils et politiques doivent disparaître de la vie des citoyens basques. Les gouvernements de la France et de l'Espagne doivent cesser définitivement d'utiliser ces instruments de guerre que sont les lois et les tribunaux d'exception et faire enfin des premiers pas sur le chemin d'une solution juste pour tous.

Euskal Herria, le 10 janvier 2007

Article du Journal du Pays Basque du 11 Janvier 2007

Sébas Bédouret dénonce des menaces et des coups

Sebas Bédouret, l’animateur de Radio Pays et de la radio Txalaparta de Paris, a déclaré à son avocat de confiance avoir subi "des menaces, des mauvais traitements et des tortures" pendant les trois jours passés en garde à vue dans les locaux de la Garde Civile.

Membre des Solidaires du Peuple Basque en Lutte, Sebas Bédouret avait été arrêté samedi par la Garde Civile alors qu’il se rendait au vélodrome d’Anoeta avec d’autres représentants internationaux dans l’intention de participer au meeting organisé par le mouvement pro-amnistie. D’après ce qu’il a rapporté à son avocat, la Garde Civile a fait descendre tout le monde du bus, et à la fin du contrôle, alors que tout le monde remontait dans l’autocar, les agents lui ont demandé si le sac à dos qui était sur son siège était à lui. Après avoir reconnu qu’il était à lui, ils l’ont fait à nouveau descendre du bus, en lui disant que dans ce sac il y avait quelques CD et un exemplaire de la revue d’ETA Zutabe, ce qu’il a contesté.

Emmené à la caserne d’Intxaurrondo, ils l’ont mis face à un mur, selon le récit qu’il a rapporté à son avocat. "A neuf reprises, jusqu’à ce qu’il apprenne par coeur une fausse déclaration, ils l’ont sans arrêt insulté, menacé et roué de coups", a déclaré son avocat. Entre autres, les gardes civiles lui disaient qu’ils allaient arrêter sa copine qui est dans son huitième mois de grossesse. Après avoir reconnu, contre sa volonté, que les CD et le Zutabe étaient bien à lui et qu’il avait la charge de les distribuer dans deux bistrots de Paris, ils l’ont amené à Madrid. Il a fait le voyage avec quatre gardes civils, la tête entre les genoux et les mains attachées.

Malgré le froid glacial qu’il faisait dans la caserne de Madrid, il a été mis presque nu, et les cris et les menaces ont continué jusqu’à ce que les gardes aient entendu ce qu'ils voulaient. Pendant les trois jours, il n’a pas pu dormir, et il a refusé de manger.

Quand il a été présenté au juge lundi, il est revenu sur ses déclarations en expliquant qu’il les avait formulées sous la torture. Le juge Ismael Moreno l’a fait incarcérer à la prison de Soto del Real sous l’accusation de "collaboration avec l’ETA". Sebas Bédouret a dénoncé le fait que son arrestation ait été un "montage policier" et qu’ils l’ont obligé "à faire une fausse déclaration sous la torture".

Source : Le Journal du Pays Basque (2007-01-11)

Communiqué de soutien de la part de la fédération des radios associatives

Bonjour,

Solidarité pleine et entière avec Sébastien Bédouret (et Radio Pays), de la part de la FRADIF/Fédération des radios associatives d'Ile-de-France, ainsi que de ses radios membres, et dont votre mail nous apprend l'arrestation.

La FRADIF demande la libération immédiate de Sébastien et le respect des règles de droit, en Espagne comme en France, en matière de liberté de pensée, d'expression, de communication et de circulation.

Bien cordialement
Jean-Michel SAUVAGE
président, FRADIF

Article du Journal Gara du 10 Janvier 2007

Sebas Bédouret, le journaliste de la radio Txalaparta de Paris, a fait savoir hier à son avocat que pendant les trois jours qu'il a passé avec la Guardia Civil il a subi menaces, mauvais traitements et tortures.

Samedi, la Guardia Civil l'a arrêté lors d'un contrôle quand il se rendait au Vélodrome d'Anoeta avec d'autres représentant internationaux dans l'intention de participer à l'acte organisé par le mouvement pro-amnistie. D'après ce qu'il a dit à son avocat, la Guardia Civil a fait descendre tout le monde de l'autobus, et à la fin du contrôle, alors que tout le monde remontait dans le bus en récupérant ses papiers d'identités et allait s'asseoir, c'est là qu'ils lui ont demandé si le sac à dos qui était sur son siège était à lui.

Après avoir reconnu qu'il était à lui, ils l'ont fait à nouveau descendre du bus, et ils lui ont dit que dans ce sac il y avait quelques CD et un exemplaire de la revue d'ETA "Zutabe". Bien qu'il ait dit et répété que cela n'était pas à lui et qu'il ne comprenait rien, il a été emmené à la caserne d'Intxaurrondo.

A neuf reprises

Il a dit à son avocat que là, ils l'ont mis face à un mur et que "à neuf reprises, jusqu'à ce qu'il apprenne par coeur une fausse déclaration, ils l'ont sans arrêt insulté, menacé et roué de coups". Entre autres, ils lui disaient qu'ils allaient arrêter sa copine qui est dans son huitième mois de grossesse. Ils l'ont aussi exposé à un froid glacial.

Après avoir reconnu, contre sa volonté, que les CD et le "Zutabe" étaient bien à lui et qu'il avait la charge de les distribuer dans deux bistrots de Paris, ils l'ont amené à Madrid. Il a fait le voyage jusqu'à Madrid avec quatre gardes civils, la tête entre les genoux et les mains attachées. Bédouret a expliqué que, comme la déclaration précédente n'était pas suffisante, il a été obligé de déclarer qu'il était en possession d'un code de sécurité. Malgré le froid glacial qu'il faisait dans la caserne de Madrid, il a été mis presque nu, et les cris et les menaces ont continué jusqu'à ce que les gardes aient entendu ce qu'ils voulaient. Pendant les trois jours, il n'a pas pu dormir, et il a refusé de manger.

Quand il a été présenté au juge lundi, il est revenu sur ses déclarations en expliquant qu'il les avait formulées sous la torture, mais le juge Ismael Moreno l'a fait incarcérer à la prison de Soto del Real sous l'accusation de "collaboration avec ETA".

Bédouret a dénoncé le fait que son arrestation est un "montage policier" et qu'ils l'ont obligé "à faire une fausse déclaration sous la torture".


"On torture aussi les solidaires"
Askatasuna a déclaré que ce qui est arrivé à Sebas Bédouret prouve que le gouvernement espagnol utilise la torture contre les citoyens basques mais aussi contre les citoyens solidaires du peuple basque, d'où qu'ils viennent. L'organisation anti-répressive dénonce non seulement que ce qui est arrivé à Sebas Bédouret est un "montage", mais met aussi l'accent sur le fait que "les tortures, la répression et les situations extrêmes de ce type" doivent disparaître. "Les gouvernements espagnol et français doivent une fois pour toutes cesser de conditionner la vie politique d'Euskal Herria et doivent cesser d'utiliser ce rouleau compresseur contre ses citoyens", a déclaré Askatasuna.

Gara (2007-01-10)

Sébastien Bédouret
C. P. MADRID V
Ctra. Comarcal 611, km. 37,6
28791 - Soto del Real
(Madrid)

COMMUNIQUE DE RADIO PAYS SUITE A L'ARRESTATION ET L'INCARCERATION DE SON PRESIDENT SEBASTIEN BEDOURET :

Sebas est un militant associatif qui oeuvrait en région parisienne à la pérennité de notre activité radiophonique. En plus de la présidence du bureau, il s'occupait d'une émission basque hebdomadaire Txalaparta dont le ton et le contenu lui ressemblait : chaleureuse, ouverte, solidaire et qui ne s'est jamais écartée de la charte interne de Radio Pays. L'information autour de la situation politique au Pays Basque demeurait la priorité de Sebas, de même que le soutien aux familles des prisonniers basques de la région parisienne : un travail qu'effectue Radio Pays pour la communauté corse par exemple.

C'est pourquoi, son arrestation samedi dernier puis à présent son incarcération à Madrid a eu l'effet d'un couperet qui s'abat sur notre station. Quels faits lui reproche-t-on ? Nous connaissons bien Sébastien, il a toujours été transparent dans ses activités, travaillant toujours en collectif, s'inquiétant du point de vue des autres et de sa responsabilité vis à vis de notre antenne, mais aussi de ses proches, etc. D'après ce que l'on a appris, les autorités espagnoles veulent faire passer Sébastien pour un propagandiste militaire, qui diffuserait des informations à Paris mettant en danger la sécurité de l'Etat espagnole. Au vue de notre travail commun, cette affaire nous paraît donc invraissemblable. Sébastien aurait signé une déclaration ? Si c'est le cas, nous voulons connaître les conditions de cette déclaration. Sur notre antenne, trop de témoignages autour de la pression morale exercée par les autorités concernées ont été diffusés, qui peuvent ainsi nous faire douter de la crédibilité d'une telle déclaration.

Alors, nous nous interrogeons sur les raisons de son arrestation. Sebas allait bien sûr réaliser un reportage sur le mouvement pro-amnistie auquel il se rendait en compagnie d'une délégation internationale. Son statut de journaliste a-t-il joué en sa défaveur ? L'information devait-elle être muselée ou controlée ? Nous connaissons aussi les méthodes musclées de cette même autorité et nous espérons que l'intégrité morale et physique de la personne de Sebas n'a pas été atteinte par cette répression. Nous ne voulons pas que Sebas paie la note pour sa seule et unique solidarité en faveur d'une information libre et plurielle. Nous soutiendrons coûte que coûte Sebas, nous ne le laisserons pas aux prises d'une justice expéditive et opaque.

De notre côté, trois actions ont été menées depuis la nouvelle de son incarcération : une émission spéciale avec les témoins de l'arrestation le mardi 09 janvier, émission consultable sur notre site (www.radiopays.org), la continuité de ses émissions hebdomadaires qui vont reprendre dès le 16 janvier au soir, enfin la création en collaboration avec d'autres ami(e)s et proches de Sebas d'une adresse de soutien qui centralisera et diffusera toutes les informations autour de sa situation carcérale : libertepoursebas@no-log.org.
Au nom de la lutte pour les droits de la personne et du droit à l'information.



La rédaction de Radio Pays.
Radio-Pays
BP 136
93103 Montreuil Cedex
Mèl : info@radiopays.org / contact : 06 32 89 80 67

Qui est Sebas?

Sebas est un militant associatif internationaliste qui s'investissait en région parisienne, tant à Radio-Pays, dont il est le président et responsable de l'émission basque qui a lieu le mardi soir ("Txalaparta"), qu'au sein du collectif "Solidaires du Peuple Basque en Lutte".

Sa priorité n'était autre que d'informer de la situation politique au Pays basque, en rendant publics les informations et les événements qui ne sont jamais relayés par les médias traditionnels, petits ou grands, contrecarrant ainsi ce silence assourdissant. Il soutenait aussi, inlassablement et très concrètement, les familles des prisonniers politiques basques incarcérés en région parisienne : Txalaparta permet entre autres à ces familles de téléphoner chaque semaine à la radio qui diffusent pendant une heure et demi leurs messages destinés aux prisonniers, et les SBPL se rendent autant que possible aux audiences des procès au Tribunal de Paris pour manifester leur solidarité et décrire le déroulement des procès.

Ces activités, il les a toujours exercées au grand jour, les menant dans la transparence. Toujours prompt à dénoncer les injustices où qu'elles se passent et quelle que soit leur nature, c'est l'ouverture d'esprit de Sebas, sa chaleur, sa sincérité, mais aussi sa rigueur, sa ténacité et son honnêteté que nous souhaitons retenir de lui et mettre en avant auprès de ceux qui ne le connaissent pas directement.

Toujours aux côtés des opprimés et des victimes de l'Injustice, c'est tout naturellement qu'un comité de soutien a été créé, il ne pouvait en être autrement.

jeudi 11 janvier 2007

Comité de soutien de Sebastien Bédouret

Nous, comité de soutien à Sebas, nous constituons, afin de défendre ses droits, et de réclamer sa libération. A l'origine, témoins du montage policier qui a permis son arrestation, puis solidaires de lui quand il a été victime de mauvais traitements de la part de la Guardia civil. Enfin, à ses cotés maintenant qu'il est détenu à Soto del Real à Madrid.

Nous savons Sebas innocent des charges qui sont retenues contre lui. Nous sommes des camarades, des amis ou des proches de Sebas, et nous ne faiblirons pas face à cette situation, nous ne laisserons pas Sebas sans soutien, dans le silence, et c'est pour cela que nous créons ce blog. Afin de vous communiquer la réalité des faits et de sa situation de prisonnier, afin de rappeler les engagements de Sebas à Paris, afin, aussi, que vous puissiez lui témoigner à votre manière votre solidarité.

Parce qu'un coup contre l'un d'entre nous est un coup contre tous. Parce que les pratiques policières qui ont conduit à son incarcération sont indignes de toute forme de justice, parce que la liberté d'expression en est à ce point au Pays Basque qu'une personne solidaire d'une lutte, de son réglement démocratique, peut être arrêtée, rouée de coups et contrainte d'avouer ce qu'elle n'a pas fait. Parce que nous refusons cette criminalisation de la solidarité avec la lutte du peuple basque, nous réclamons la libération immédiate de Sebas."

Sébastien Bédouret
C. P. MADRID V
Ctra. Comarcal 611, km. 37,6
28791 - Soto del Real
(Madrid)