samedi 13 janvier 2007

Déclaration de la délégation internationale dont faisait parti Sebas lors de son arrestation.

Une délégation internationale composée de personnes appartenant à
différentes organisations et venant de différents endroits du monde avait
voyagé le 5 janvier au Pays basque, pour participer à un meeting qui
devait se produire au vélodrome d'Anoeta, et pour manifester publiquement
leur préoccupation sur la situation du conflit au Pays basque.

Malheureusement, notre séjour au Pays basque a été marqué par des
événements que nous devons faire connaître publiquement en manifestant en
même temps notre protestation.

• Le meeting convoqué au Vélodrome d'Anoeta par le Mouvement pour
l’Amnistie Basque, pour présenter son analyse sur la nécessité d’avoir des
Conditions Démocratiques au Pays basque a été interdit par l'Audience
Nationale espagnole.

• La manifestation alternative au meeting a été interdite par le Conseil
de l’Intérieur du Gouvernement Autonome Basque.

• La Garde Civile a retenu l'autobus dans lequel nous voyagions pendant
une heure et demie. Elle a identifié toutes les personnes qui se
trouvaient dans l'autobus sans donner les motifs et avec une attitude
d’intimidation. Elle a réalisé une fouille de l'autobus sans aucun témoin
et a arrêté Sebas Bedouret, militant solidaire de la cause du peuple
basque. Sebas a dénoncé le fait d’avoir été soumis à des tortures lors de
son arrestation

• L'Ertzaintza a attaqué avec virulence les personnes qui se trouvaient
dans la place Aita Donostia, blessant des personnes et en arrêtant
quelques-unes.

• Sebas Bedouret a été placé en garde à vue selon le régime de la mise au
secret pendant deux jours. Il a eu l’audition avec le juge Ismael Moreno
de l’Audience Nationale sans avoir la possibilité d’être assisté d’un
avocat de son choix. Il a nié les accusations portées contre lui devant le
juge, mais malgré cela, il a été incarcéré sous l’accusation « de
collaboration avec bande armée ».

Ces événements montrent clairement la situation déplorable des droits
démocratiques les plus fondamentaux au Pays basque. On peut dire que nous
avons été témoins directs de la mise hors-la-loi des organismes et
associations, de la violation des droits de réunion, manifestation et
d’expression, de la militarisation du Pays basque, de l'utilisation de
forces de la police espagnoles et autochtones pour appliquer les ordres
d'un tribunal d'exception sous des lois d'exception, du manque de
garanties juridiques pour les prisonniers et de l'utilisation du régime de
mise au secret qui favorise la torture.

Nous avons assisté également à la volonté de construire la paix sur des
bases démocratiques au Pays basque et à la dignité et l’engagement de
milliers de citoyens avec cet objectif.

Pour tout cela :

- Nous réclamons la mise en liberté immédiate de Sebas Bedouret.

- Nous rejetons les tentatives de criminaliser la solidarité.

- Nous unissons notre voix à celle des personnes qui réclament des
conditions démocratiques minimales pour que le peuple Basque puisse
décider de son avenir sans ingérence, dépassant ainsi le conflit
politique.

- Nous réitérons notre engagement déjà exprimé de transmettre ce message
dans nos domaines respectifs de travail et géographiques.

- Nous adhérons à la convocation de mobilisation faite par le Mouvement
pour l’Amnistie du 11 à Bilbao et lançons un appel à la mobilisation
solidaire dans nos lieux d'origine.

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